Elles sont rares à ouvrir les week-ends /Une souffrance nommée pharmacies de garde

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C’est probablement dans un cadre de régulation de l’activité de pharmacien que les pouvoirs publics exigent des officines d’observer des gardes durant les week-ends et jours fériés.

C’est certainement une bonne chose qu’il y ait une pharmacie de garde afin que les malades puissent se procurer des médicaments souvent indispensables pour la journée même. La nécessité de cette permanence n’a-t-elle pas attiré l’attention des responsables du secteur pour étudier la possibilité de permettre l’ouverture de beaucoup plus d’officines ou tout au moins de réduire la circonscription géographique concernée par la seule pharmacie de garde ? Si au niveau du chef-lieu, la garde est assurée par quartier, dans les autres régions de la wilaya, elle l’est par groupe de daïras. C’est ainsi qu’un malade de Boukhelifa (Daïra de Tichy), habitant à près d’une trentaine de kilomètres de la ville de Tizi N’Berber (Daïra d’Aokas), doit s’y rendre lorsque la garde est assurée par l’agence pharmaceutique sise dans cette localité. Il en est de même pour le montagnard de Laalam dans la commune de Tamridjt (Daïra de Souk El Tenine), qui doit se déplacer jusqu’à Darguina pour ramener des médicaments à son fils, tombé malade un week-end ou un jour férié. L’équilibrage et le contrôle de cette activité passe, avant tout, par son rapprochement du citoyen au service duquel doit être le pharmacien. Pour cela, la garde doit être assurée par daïra, et non pas par rapport à l’ancien découpage de 1984, afin de ne pas pénaliser le citoyen. «Un soir, je me suis déplacé jusqu’à Melbou pour acheter des médicaments de chez un pharmacien, habitant au dessus de son officine», dira Mouloud, habitant au fin fond des montagnes d’Iffoughalen, dans la commune de Boukhelifa. Hormis donc la permanence du week-end, laquelle est assurée par une seule pharmacie pour un ensemble de communes englobant une centaine de milliers d’habitants, il y a cette absence de garde de nuit. Le nombre de plus en plus croissant de la population exige l’extension de la plage horaire de travail de ces officines par circonscription administrative. Il y a aussi cette possibilité de revoir le planning de travail de cette corporation en autorisant l’ensemble des pharmacies à ouvrir durant toute la semaine, y compris le week-end et les jours fériés, avec l’obligation d’observer deux journées, préalablement fixés, de repos chacune, à tour de rôle et de payer les heures supplémentaires à leurs vendeurs pour les jours fériés. Ainsi, dans chaque commune, il n y aura qu’une seule ou au grand maximum, deux pharmacies de fermées par jour. N’est-ce pas l’une des meilleures solutions pour atténuer les souffrances du citoyen ?

A. Gana

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