M’chedallah : Qu’en est-il du projet de l’institut national ?

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Le projet de l’Institut national de la formation professionnelle pompeusement annoncé par le wali lors de l’opération de recasement de 34 familles en Avril 2010, qui devrait être réalisé à la place même du bidonville occupé par des familles au lieudit Thlatha ghir rvaa à Zouzamene, en périphérie sud-est du chef lieu de la commune de M’chedallah, attend toujours d’être lancé. Par ailleurs, ce projet n’est, selon l’élu RND Mr Saoudi Mustapha qui s’insurge, même pas encore inscrit. Ce qu’il qualifie de négligence, à l’origine de la création d’un dépotoir sauvage au niveau de cet espace retenu par le Wali pour servir d’assiette a cet institut, dont le dossier croupit encore dans les tiroirs, «si dossier il y a», doute l’élu. Une inspection éclair sur les lieux nous a permis de constater de visu ce qui a provoqué le courroux de cet élu qui ne mâche pas ces mots et qui est réputé pour ses sorties fracassantes, pour dénoncer toute carence constatée dans la gestion de la cité et de la chose publique. Ce qu’il qualifie de dépotoir sauvage est en effet constitué d’énormes déblais et débris de matériaux de construction provenant du bidonville, réalisé en dur et rasé le jour même du délogement et recasement dans des logements neufs des familles qui y ont élu domicile en ces lieux pendant plus de 20 ans. Hormis la tuile et les madriers des toitures récupérés par leurs propriétaires, tout le reste des matériaux constituant les murs démolis par des engins de travaux publics, ont été abandonnés sur place. La Wali, qui donnait ce jour la nette impression de deviner ce qui allait s’en suivre et en responsable prévoyant, avait ordonné que ce site soit protégé par une clôture, immédiatement après l’évacuation des déblais, et cela à l’aide du grillage récupéré au stade communal. Rien de tout cela n’a été fait à ce jour, les amoncellements des débris de matériaux sont toujours en place, la clôture non réalisée et enfin le dossier du projet de l’institut de la formation professionnelle, déposé aux … oubliettes. Pire encore, des entrepreneurs et constructeurs privés ont saisi l’opportunité que présente ce terrain pour se débarrasser de leurs encombrants déblais provenant des fouilles de projets sur lesquels ils interviennent, sans tenir compte des désagréments causés aux nombreux groupes d’habitations qui l’entourent, ni aux dommages provoqués aux oliveraies qui le ceinturent étroitement, ni même à l’environnement qui subit une nouvelle agression à cause de la négligence des uns et l’incivisme des autres, «La nature a horreur du vide, dit l’adage». Lors de notre passage sur les lieux mardi dernier, nous avions surpris un ancien résident de ce bidonville, assis sur une poutrelle au milieu des décombres, la tête entre les mains, le regard lointain… Une poignante scène qui peut être assimilée à l’après passage d’un séisme de fort magnitude.

Oulaid Soualah

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