Nouveauté L’album des frères Filali sur le marché : Jeunesse, malchance et espoir

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Les frères chanteurs Filali ont finalement pu mettre sur le marché leur premier album. Une œuvre artistique qui comprend huit chansons qui n’ont rien à voir avec le non-stop et ses bruits assourdissants. Des chansons douces et bien ficelées pour bercer l’auditeur et lui donner l’occasion d’apprécier les qualités curatives et instructives de la chanson kabyle. Des titres proches du style de Dda Slimane et de El Hasnaoui, qui traitent de la jeunesse, de l’amour, du marasme social et de l’espoir que les jeunes de Kabylie nourrissent. Avec leurs propres moyens et en l’absence de soutien notamment financier, ces deux jeunes frères ont dû puiser dans leurs économies pour payer l’éditeur et le studio. De toutes les manières, leur objectif est atteint, puisque l’album est aujourd’hui sur les rayons des disquaires de la région. L’aîné des deux frères, Moh filali, nous avouera : «Chez-nous, le milieu de la chanson et de l’art est un milieu difficile. Réussir à se faire une place est chose assez dure. L’artiste n’est pas aidé et ne jouit d’aucune forme de soutien. Rares seront ceux qui résisteront même s’ils ont des qualités artistiques et des capacités en la matière. Dans un pays où ce n’est que l’argent qui parle, la culture, l’art et la chanson n’ont qu’une minuscule place. C’est ce qui explique toute le malaise social et le recul qui sévissent actuellement. Les responsables du secteur doivent se pencher sur ce dossier qui peut constituer une issue à plein de maux qui rongent notre société». En écoutant la chanson Azehar Amekhous l’auditeur aura vraiment à reconnaître le talent de ce jeune duo. Avec un minimum vital et plus de rigueur, ces rossignoles de Berkouka feront parler d’eux et réussiront sûrement à se faire un grand nom. Ahya eddunith, la huitième chanson de l’album est une vraie berceuse qui appelle à de l’espoir et de voir toujours la vie du bon côté. Des paroles expressives chantées avec une voix angélique qui font l’effet d’un baume aux cœurs meurtris par la malchance et la déception. Une interprétation magistrale digne de Dda slimane Azem.

Hocine Taib

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