Regard…Les vases communiquants

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En procédant au désamorçage d’une bombe artisanale dans un café à Chaâbat El Amer, les services de sécurité ont réussi à mettre un bémol aux agissements des terroristes. Il est clair comme de l’eau de chaux que le but visé est de semer la panique parmi la population après l’attentat de Thénia perpétré deux jours auparavant. Sans discernement aucun, la horde semble prête à tout pour donner un semblant d’existence à une secte en voie de décomposition. Quand on n’a plus rien à perdre, il n’y a plus qu’à prendre des risques. C’est ainsi que se résume ce délétère et suicidaire agissement face à une population qui leur a tourné le dos.

Quoi qu’on dise et malgré la certitude que ces poseurs de bombes horripilent toujours plus, il est quasi certain que ce sont là que les restes d’un groupuscule aux abois qui, faute d’avoir réussi à propager leur sinistre ambition, se rabattent sur les citoyens pour attiser la flemme de l’horreur.

Peine perdue. Il est de notoriété publique aujourd’hui que les terroristes, incapables d’engager un combat frontal, et après qu’ils eurent placé ladite bombe, artisanale certes mais sûrement meurtrière, dissimulée sous une table d’un café se sont repliés dans leur tanière. Peu coûteuse, cette tactique des bombes artisanales est toujours utilisée par les commandos de cette mouvance sanguinaire d’obédience salafiste.

Ces tueries par traîtrise –qui prolongent encore celles enregistrées de la même manière à Baghlia, Si-Mustapha et Ammal– sont vite machiavéliquement reconverties en victoires sur l’Etat et la société par cette nébuleuse islamiste qui s’accroche à leurs desseins mais dont les jours sont immanquablement comptés.

Aujourd’hui que la paix est revenue et que les groupuscules sont en déclin, nul doute que leur anéantissement n’est plus qu’une chimère.

Il y a quelques semaines, deux bombes de fabrication artisanale ont été désamorcées à Souk El Had à Boumerdès. L’une des deux bombes aurait, selon certaines sources locales, explosé peu avant l’arrivée de l’armée sans faire de dégâts. L’armée a répliqué en pilonnant des zones suspectes. Samedi, une embuscade avait entraîné la mort de 5 soldats et en avait blessé 10. Et d’autres encore ont dû semer la mort car il est quasiment impossible de parer à ce genre d’actes meurtriers, tant la lâcheté qui les conduit est quasi proportionnelle aux dégâts qu’elles engendrent. Il y a aussi, malheureusement des relais au sein de la population, moyennant rétribution, qui prêtent main forte aux terroristes pour l’accomplissement de leur sale besogne. Ce qui fait d’ailleurs que leur fin s’autorise des prolongations. Mais, tels des vases communiquants, les citoyens finiront par se ranger du côté de la raison. Pour preuve, un habitant du village de Sid Ali Bounab, est parvenu à désamorcer une bombe artisanale que les terroristes ont déposée au bord de la route. Elle visait une patrouille de l’Armée nationale populaire près de cet endroit. Selon des sources locales, ce citoyen a constaté qu’il y avait des fils connectés à un téléphone portable, dissimulé près de la route menant vers le village d’Ait Khercha. Il a fait preuve d’un grand sang froid en s’approchant de cet endroit. Ce dernier a réussi, sans utiliser aucun matériel, à désamorcer cette bombe. Des citoyens, de la trompe de ce dernier, on en redemande. Quant aux autres, le remord finira par les ranger s’ils arrivent à échapper au verdict des tribunaux.

Ferhat Zafane

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