Dix personnes ont été arrêtées, en moyenne, et plus de 14 affaires criminelles traitées quotidiennement par les services de la sûreté de wilaya durant les trois derniers mois à Tizi Ouzou. C’est que la criminalité demeure ainsi toujours en hausse dans la capitale du Djurdjura, qui fait face, en plus, à un climat d’insécurité qui sévit dans plusieurs localités, les plus éloignées du chef-lieu de wilaya, principalement. 1 267 affaires ont été traitées par les services de la sûreté de wilaya mettant en cause 986 personnes.
C’est du moins ce qui ressort du bilan des activités des différents services de la sûreté de wilaya de Tizi Ouzou, durant le troisième trimestre de l’année en cours. Le service de police judiciaire ont eu à traiter durant la même période, 255 affaires liées aux crimes et délits contre les personnes. Il s’agit notamment, des assassinats et homicides volontaires, enlèvements et séquestrations mais aussi les agressions sexuelles, pour lesquels 324 personnes ont été interpellées. Autres indices de la hausse de la criminalité à Tizi Ouzou, 454 affaires relatives aux crimes et délits contre les biens tels que les vols à main armée, vols de véhicules automobiles. 155 personnes ont été arrêtées et présentées au parquet. Il faut dire que certains phénomènes ont pris des proportions alarmantes en Kabylie. Il s’agit des vols de véhicules dont sont victimes plusieurs citoyens qui ont la “désagréable” surprise de ne pas trouver leur véhicule à son lieu de stationnement. Plusieurs réseaux ont été démantelés aux Ouadhias, Ath Zmenzer ou Draâ Ben Khedda, des opérations qui se sont tout de même soldées par la récupération de plusieurs véhicules volés. A titre illustratif, aux Ouadhias, les services de la police judiciaire ont réussi, en septembre dernier, à récupérer trois véhicules volés en moins d’une semaine. Un autre important réseau a été démantelé il y a quelques semaines, à Bouhinoun. Un groupe de quatre personnes a été interpellé ces éléments étaient spécialisés dans le vol de véhicules à Bouhinoun près de Tizi Ouzou. Les quatre individus répondant aux initiales de S. S., 25 ans, DJ.B., et S. H., 28 ans, et CH. M. âgé de 36 ans, sont originaires de Bouhinoun.
“Nécessité d’intervenir dans les villages éloignés du chef-lieu de wilaya”
En ce qui concerne les crimes relatifs aux infractions économiques et financières, les services de la police judiciaire de la sûreté de wilaya de Tizi Ouzou ont eu à traiter 39 affaires, mettant en cause 49 personnes. Des affaires qui concernent généralement l’escroquerie, l’abus de confiance, émission de chèques sans provision, l’atteinte à l’économie nationale, mais surtout le faux et usage de faux. Autre paramètre aggravant, le climat sécuritaire dans la région, la prolifération des stupéfiants à travers les localités et villages de la Kabylie. 34 personnes ont été mises en cause, dans 28 affaires liées aux infractions à la législation des stupéfiants et de psychotropes. Le bilan de la sûreté de wilaya de Tizi Ouzou fait état de l’interpellation de 424 personnes impliquées, dans 491 affaires relatives aux atteintes à l’ordre public, infractions à la réglementation régissant les étrangers et autres crimes et délits.
Ces chiffres confirment, pour les services de la sûreté de wilaya, l’intensification des opérations de lutte contre la criminalité et les réseaux de banditisme. Le bilan présenté avant-hier, par la sûreté de wilaya permet aussi de conclure que le mois de septembre dernier a été caractérisé par une hausse effrayante de la criminalité. Une comparaison des chiffres du mois de carême et ceux du bilan des trois mois cumulés permet de le confirmer. En ce qui concerne les affaires de droit commun, ont eu à traiter pas moins de 418 affaires impliquant 190 personnes. Présentées au parquet, 36 personnes ont été placées sous mandat de dépôt, 147 personnes citées à comparaître durant le mois de Ramadan dernier. L’autre fait saillant, qui a marqué la lutte contre les réseaux de banditisme durant les trois derniers mois en Kabylie, particulièrement à Tizi Ouzou est indéniablement la mobilisation citoyenne contre ce fléau. Dans plusieurs régions, les citoyens se sont levés et mobilisés pour venir à bout de ces réseaux qui ont gangrené le quotidiens dans ces paisibles localités. Aux Ouadhias, Boghni, Ouacifs ou encore Tigzirt et Tirmitine, la population, lassée de subir l’insécurité a pris son destin en main en s’organisant autour d’un seul leitmotiv, que celui de préserver leurs villages des actes de banditisme.
Cette mobilisation et autre sursaut citoyen doivent, à juste titre, inciter les forces de sécurité à redoubler les efforts en réinvestissant certains espaces transformés en véritables territoires libérés par ces réseaux. La nature n’a-t-elle pas horreur du vide ?
A. Z.