Ce serait un mensonge de parler du cadre de vie dans la daïra de Souk El Tenine, en l’absence de certaines commodités indispensables tels que l’AEP, qui fait défaut dans pas mal de villages, le réseau routier, en piteux état, et le gaz naturel, qui est, resté lui en standby.
Cette dernière commodité indispensable est en effet, devenue un “rêve” depuis des décennies. Chaque hiver, elle fait renaître l’émoi, auprès des habitants des trois communes que compte la daïra.
On craint de passer l’hiver dans le froid. Les responsables locaux, eux aussi, n’ont pas d’informations. Sur ce, “aucune nouvelle’’, se contente de nous dire le P/APC de la commune de Souk El Tenine, dont le sens résume tout.
Bien entendu, aux chefs-lieux des communes de Souk El Tenine et Melbou, les conduites sont installées, depuis plus de 4 ans. Depuis, les citoyens attendent impatiemment l’alimentation de leurs foyers en gaz de ville. On s’interroge beaucoup sur cette attente, qui a trop duré. “Les conduites sont installées depuis très longtemps, mais le gaz n’arrive toujours pas. On entend seulement des rumeurs : vous serez alimentés à la fin de l’année, avant l’hiver… non, on m’avait plutôt informé que…On ne connaît pas les causes, mais nous savons bien que cela va durer encore longtemps. Tout s’explique du fait de ne pas encore avoir résolu les autres lacunes existantes’’, peste un habitant du chef-lieu de la commune de Melbou. Et de continuer : “Le gaz naturel traverse nos terres et nous n’en bénéficions pas. On estime que ce grand projet interwilayal (Béjaia-Jijel) qui traverse la commune de Melbou, pourra remédier à la situation. Ce projet qui était en stand-by durant plus de 5 mois, pour des raisons d’insécurité a repris.”
Ainsi, le calvaire est beaucoup plus ressenti dans les villages montagneux pour la plupart, où le manque du gaz butane est accru. On se déplace généralement 10 kilomètres ou plus, pour se procurer une bouteille de gaz butane, en l’absence de revendeurs.
Les villageois, désespérés, disent : “On n’y songe même pas puisqu’on souffre encore d’un manque de gaz butane, n’était-ce l’un des commerçants qui nous en procure à l’aide de son camion’’, dit un habitant de Laâlam, un village de près de 4000 habitants, commune de Tamridjet, que nous avons visité récemment. Pour mesurer la souffrance des familles diminues, dans ce village faisant face aux montagnes des Babors couvertes de neige, le froid est glacial. Des familles (femmes, hommes et enfants) se rabattent sur les forêts en vue de se procurer du bois mort pour se réchauffer. D’autres se contentent d’user des appareils électriques (résistances, fourneaux électriques…) pour passer ce cap difficile.
Le même constat est fait dans les autres villages de la daira. A Tarikt (Melbou), un hameau situé sur les hauteurs d’Ahriq, Tadarecht, Taremant, le froid est glacial. Leurs habitants, las de voir leurs villages défaillis des moindres conditions de vie, partent s’installer ailleurs, comme au chef-lieu des comunes.
“Sincerement, on n’attend pas l’arrivée du gaz naturel, d’ici l’an 2020, en l’absence d’un réseau d’AEP et d’assainissement depuis longtemps. C’est vrai, d’abord parce que le projet n’est pas inscrit, dans le prochain quinquenal 2010-2014, encore parce qu’on a l’habitude de retarder dans les projets de développement’’, dira un habitant de Tarikt.
M. Outemzabt
