Chaque tronçon de la RN 5, à proximité des agglomérations, est réservé à une activité commerciale spécifique : entre Thenia et Beni Amrane, le tronçon est réputé pour la commercialisation de fraises et de melons, selon la saison.
A Lakhdaria à la sortie du tunnel, ce sont un enchaînement de braseros qui invitent à une grillade de cailles tandis que des étals sommaires exposent toutes les variétés de figues fraîches. Plus loin, entre El Asnam et Ahnif, c’est la pastèque et la pomme de terre qui se disputent la vedette et au moindre espace à El Mehir et El Yachir, se sont des grillades des abats et des carcasses d’agneaux qui ont tiré cette région de l’anonymat, plus loin encore, à Tajenant et Chelghoum Laïd, la première est réputée par sa friperie la 2e pour son maïs grillé sur brasero. Parmi toutes ses activités le long de la RN 5, c’est la vente d’huile d’olive entre Ighrem et Cheikh Lefth dans la commune d’Ahnif, une activité qui redouble d’intensité ces jours-ci et qui s’apparente à une solde de ce produit à l’approche d’une nouvelle saison de la récolte des olives. L’on remarque le long de ce tronçon, sur environ 4 km, un alignement d’étals sur lequel sont exposées des bouteilles et des bidons de 01 à 05 litres d’huile d’olive, un emballage en plastique exposés à longueurs de journées aux rayons d’un soleil caniculaire sans aucune protection. Un état qui fait perdre à ce produit très prisé et de large consommation sa saveur, sa valeur nutritive et même thérapeutique, bien plus grave, sa consommation comporte des risques surtout quand elle est conservée dans un emballage en plastique tel que les bouteilles de jus ou les bidons de l’huile d’arachide et exposée à la chaleur.
Ainsi traitée d’une manière désinvolte, au mépris de toute règle d’hygiène, l’huile d’olive réputée pour ses nombreux effets thérapeutiques, se métamorphose en produit nocif qui peut engendrer des répercutions sérieusement négatives sur le consommateur, l’exposer dans ces conditions relatées, engendre une fermentation dangereuse avec une augmentation du taux d’acidité qui achève de lui faire perdre son goût d’origine. C’est à partir de ce moment qu’elle peut être classée périmée et impropre à la consommation.
De plus, la manière dont est commercialisée l’huile d’olive en ces lieux ne peut être qualifiée que d’activité illicite, informelle, qui pénalise les détenteurs et propriétaires des huileries qui se retrouvent à cause de ces dizaines de revendeurs d’huile d’olive, engagés dans une concurrence déloyale, acharnée et qui n’arrive d’abord pas à écouler leurs énormes stocks d’huile, ensuite ces vendeurs d’huile frelatées pour ne pas dire autre chose, dont on ne peut avancer des preuves, tel que son mélange avec de l’huile végétale, sans généraliser, cette arnaque est cependant courante.
Donc, en plus de pénaliser les propriétaires des huileries, ils portent atteinte à la légendaire huile de M’chedallah dont un dossier de sa labellisation est en voie d’être finalisé. L’huile d’olive étant un produit très prisé dont ne peut se passer aucun Algérien, ajouté à sa fragilité qui nécessite des conditions incontournables pour son stockage et sa commercialisation ; doit susciter une réaction des services de contrôle de la qualité ne serait-ce que par des prélèvement d’échantillons au niveau de ces étals en bordure de la RN 5 pour s’assurer de sa bonne qualité.
Nos ancêtres pour faire conserver à l’huile d’olive saveur et sa qualité la conservaient dans des récipients en poterie dénommés «Achvayli» (jarre) et «Thakhavith» (amphore) ou encore des outres en peau de chèvre déposées dans des endroits frais pour réduire le taux d’acidité qui, dépassé 11 degrés, sa consommation comporte des risques.
Pour réduire le taux d’acidité nos aïeuls glissaient dans le récipient plein une pomme découpée en quatre, les morceaux de ce fruit absorbent toutes les acidités comme une éponge.
L’huile d’olive périmée ou frelatée est reconnaissable à son goût aigre ou amer dégageant une forte odeur fétide qui la caractérise.
Oulaid Soualah
