M’chedallah : Premières retombées des incendies d’été

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Les séries incalculables des feux de forêts qui ont sévi durant toute la saison estivale causant des ravages sans précédent sur le légendaire tissu végétal de la Daïra de M’chedallah commencent à afficher leurs néfastes retombées sur l’environnement, sa faune et sa flore. En effet, de nombreux citoyens de diverses localités nous ont approché pour nous faire part de la subite rareté de quelques espèces animales qui égayaient dans un passé récent nos campagnes avant que le feu qui ne peut être qualifié que de catastrophe naturelle d’envergure n’en décime une bonne partie et déloge le reste de leurs territoires et les oblige à s’éloigner de la région à la recherche d’une…terre d’asile qui les nourrirait et les abriterait. La rareté pour ne pas dire la disparition des animaux sauvages est d’abord observée chez les sangliers ; un recul net de leur nombre constaté par tous les citoyens des zones rurales et c’est tout le monde qui en parle pour la simple raison que ces bêtes qui se déplacent en hordes de 15 a 20 têtes et qui causent des ravages aux cultures ne passe pas inaperçue. Avant la série d’incendies de cette année, ces hordes laissaient des traces sur leur passage semblables à celles des éléphants dans la savane, dévorant et saccageant tout ce qui leur tombe sous le…groin. Cette disparition après une prolifération effrayante durant des années est plutôt spectaculaire d’une certaine manière. La deuxième espèce qui se fait à son tour discrète et que tout le monde a remarquée est celle des chacals ; leurs hurlements et jappements qui égayaient aussi ces mêmes campagnes et qui berçaient allégrement notre sommeil se sont tus et plongent la région dans un silence sidéral lugubre. L’extinction de ces carnassiers d’une inestimable utilité à l’environnement qu’ils débarrassent de toutes les charognes et impuretés, en véritables éboueurs aurait des retombées néfastes même sur la santé publique. Un passionné de la chasse au piège et au collet d’Ath Hamadh affirme que depuis la mi-août n’avoir attrapé un seul lièvre alors que durant les années précédentes, il avait pour habitude d’en prendre un à deux quotidiennement, durant toute la saison d’ouverture de la chasse : un état de fait qui confirme que cette espèce a été elle aussi, durement touchée par les incendies. Voilà quelques-unes des conséquences de la destruction du tissu végétal dans la région de M’chedallah, qui débouche sur un malheureux déséquilibre écologique. Le repeuplement par la faune et la flore risque de prendre des dizaines d’années. Reste à espérer que l’Etat prenne en charge cette situation par le biais de ses divers organismes, ayant un rapport direct avec l’environnement, pour lancer d’ores et déjà des campagnes de reboisement et profiter avant que ne soient emportées par les vents et les pluies les cendres de la végétation calcinée, qui constituent un terreau beaucoup plus efficace que les engrais chimiques, pour une rapide croissance des plants qui seront mis en terre. L’utilité de ces cendres étant bien connue des forestiers et des agriculteurs.

O. S.

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