L’affaires des-non jeûneurs de Ighzer Amokrane connaîtront-ils le même sort que le jeune de Oum El Bouagui, condamné faut-il le rappeler, à deux ans de prison ferme, pour atteinte aux préceptes de l’islam et dont on évoque, afin de dissimuler la condamnation, estiment certains des actes de vandalisme commis par l’accusé. En effet, si l’on se fie au traitement réservé par le tribunal correctionnel de Aïn El Hammam aux deux non-jeûneurs, on est tenté de dire que la Justice algérienne fonctionne beaucoup plus selon les humeurs que sous des règles de loi bien définies. Ainsi, d’aucuns s’interrogent sur la nature de la condamnation dont il est victime le jeune de Oum El Bouagui ; quand on sait que ceux de Aïn El Hammam ont été acquittés. Reste à savoir si le même traitement subit par le jeune de Oum El Bouagui sera réservé aux jeunes de Ighzer Amokrane, qui passeront devant le tribunal d’Akbou le 8 novembre prochain ? Tout porte à le croire si la mobilisation pour l’acquittement de ces jeunes s’estompe, surtout que les défenseurs de la liberté de conscience ont du pain sur la planche cette année avec plusieurs accusés à défendre, comme les jeunes accusés de pratiques illégales de culte non musulman à Larbaâ Nath Iraten.
Dans ce sillage, la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme a rendu public une déclaration où elle estime que la dernière condamnation du non-jeûneur à une peine de prison “est un scandale”. La LADDH ajoute qu’elle proteste énergiquement contre cette décision et “cette dérive de la justice qui nous ramène des siècles en arrière”.
Pour la LADDH, cette décision du juge ne repose sur aucun “texte légal en dehors d’une interprétation intégriste de la pratique de l’islam…”.
Elle se pose la question de savoir s’il s’agit seulement de la décision isolée d’une cour de justice si éloignée des fondements du droit algérien où “si elle répond à d’autres motifs”.
Par ailleurs, elle exige du ministère de la Justice une clarification et appelle le président de la République à gracier le jeune condamné afin, estime la ligue, “d’effacer de la mémoire ce triste incident qui porte atteinte à l’image de tolérance que la majorité des Algériens véhiculent dans leur pays et à travers le monde”.
M. M.
