Bien que l’agence postale de Draâ El Mizan soit l’une des plus importantes de la wilaya, elle manque de liquidités ces dernières semaines. Mais, cette fois-ci, cette pénurie n’a que trop duré à telle enseigne que les usagers commencent à s’inquiéter. En tout cas, chaque matin avant l’ouverture des guichets, des centaines de personnes venues des quatre coins de la daïra, de la commune d’Aomar et de Tizi-Gheniff, commencent à s’agglutiner devant le portail dans l’espoir de pouvoir retirer quelques billets. Mais dès qu’ils pénètrent à l’intérieur, des pancartes « pas d’argent » les déçoivent. Et leur colère commence. Parfois, les usagers arrivent même à vociférer à l’intérieur tout en s’attaquant aux guichetiers comme si ces derniers en étaient la cause. Après une attente de deux voire trois heures, de voir peut être quelques billets arriver, et ne voyant rien, tous les chèques rentrent dans les poches. La poste commence à se vider de ses clients, sauf quelques vieux, toujours patients, qui ne quittent pas les lieux, car ils vont revenir l’après-midi. Approchée, une source proche de ces services nous a fait savoir que cela dépassait le receveur qui ne s’est jamais arrêté de demander quotidiennement des sommes à même de satisfaire la clientèle, en vain. Même constat devant le distributeur de billets. A ce niveau, les titulaires de cartes, y viennent même la nuit gardant cet espoir d’y trouver quelques billets. « Comment faire confiance à ces services? ». Retirer son argent devient plus qu’un calvaire. A qui profite cette situation? », s’interroge ce retraité qui affirme n’avoir aucun sou en poche. A l’approche de la fête de l’Aïd, nombreux sont ceux qui commencent déjà à se poser un tas de questions. « J’ai voulu retirer mes économies pour acheter un mouton, mais depuis une semaine que je fais des va et vient, il n’y a rien », nous dit cet enseignant accosté devant le DAB. Et ce manque de liquidités laisse libre cours à de multitudes rumeurs. « On dit que les billets de deux cents dinars, entièrement détériorés, sont la principale cause de ce manque, qu’ils sont en train de les retirer pour les remplacer », dit un usager à un autre. Ce dernier lui parle d’une grande quantité de billets qui seraient falsifiés. Personne n’est en mesure de répondre à toutes ces questions. Et un autre d’ajouter: « Comment se fait-il qu’à Tizi-Ouzou ou encore à Draâ Ben Khedda, les postes sont toujours approvisionnées en quantité suffisante? Je crois que c’est un boycott pour Draâ El Mizan ». De toute façon, la poste de Draâ El Mizan vit une situation inextricable ces derniers jours, et aux responsables d’Algérie poste de mettre fin à cette crise, car il ne faut pas oublier que cette agence postale perd quotidiennement des millions de centimes.
Amar Ouramdane