La main-d’œuvre spécialisée, notamment les maçons, coffreurs et ferrailleurs, est de plus en plus rare sur les sites de construction de Aomar, malgré la satisfaction sur la fiche de paye du droit à l’assurance. Pour pallier à ce manque, des entrepreneurs font appel à d’autres investisseurs branchés dans la même activité pour leur prêter une équipe d’ouvriers dont ils ont besoin. Un constructeur engagé dans un projet de construction de logements en LSL a été contraint au moment de réaliser les enduits, de demander de l’aide à un promoteur activant à Bouira, pour orienter des plâtriers vers son chantier, un coup de mains, dit le conducteur travaillant pour la boite. «Ce service a coûté cher, la main-d’œuvre a exigé 280 DA/m2 au lieu des 200 offerts sur le marché». Il n’y a pas que les plâtriers qu’on cherche à Aomar comme la «bougie de l’Aïd», les maçons aussi sont introuvables, pourtant, note t-on du côté des employeurs, les maçons reviennent à 950 DA TTC, ils sont déclarés à la CNAS et quittent souvent le lieu de travail à 14 ou 15h pour le motif d’éloignement. Même avec de tels avantages, ce type de main-d’œuvre n’est pas disponible à Aomar, et lorsqu’on la ramène de chez d’autres opérateurs, révèle l’employé «elle n’accepte le déplacement qu’en contrepartie d’une rémunération de 2500 DA/jour, soit presque le triple». Pour mieux illustrer la crise de main-d’œuvre spécialisée, sévissant actuellement à Aomar, ce dernier prend l’exemple des deux planchers du dernier étage du bâtiment qu’ils ont prévus au départ de construire avec deux équipes de coffreurs, et où ils n’ont pu entamer qu’une seule dalle, du fait du nombre insuffisant d’ouvriers qualifiés. Dans ce genre de spécialité également, on doit se livrer à une gymnastique des plus exténuantes pour mettre la main sur ces professionnels du coffrage, ces derniers perçoivent tout comme les maçons 950 DA/j TTC dans le secteur privé lorsqu’on a un besoin pressant de leurs services, ils négocient sur la base de 2500 à 3000 DA/jour.
A. Cherif