L’association porte le nom du village dont l’étymologie veut dire “Amkan n Tebut” comme rapporté par les anciens. Forte de ses 357 adhérents filles et garçons de tout âge, l’association vit de la cotisation de ces derniers qui s’acquittent annuellement de la somme modique de 50 Da pour les adultes et 30 DA pour les mineurs. Depuis sa création le 16 décembre 1996, l’association enregistre à son actif plusieurs actions dont le soutien scolaire, travaux manuels, chants polyphoniques, théâtre, sorties en mer et en haute montagne, excursions au parc zoologique de Ben Aknoun etc… Les cotisations des adhérents, loin de satisfaire le “plan de charges” de cette association multi-disciplinaire, des subventions étatiques lui ont été allouées eu égard au travail colossal et de l’intérêt qu’elle porte à l’épanouissement de la jeunesse et de la lutte contre les différents fléaux sociaux qui gangrènent les villages. En connaissance de cause nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper que Tamekadbout est pour l’heure épargnée, sinon le village le moins touché. L’association occupe pour les besoins de ses activités culturelles et sportives la splendide maison de jeunes construite moyennant la somme faramineuse de 500 millions de centimes prélevés exclusivement des dons de citoyens, cotisations, dîmes, travaux de volontariat… Les travaux ont duré 2 années, sans aucun apport financier de la municipalité en dehors de quelques dons matériels. Cette infrastructure est la fierté du village. Les habitants de Tamekadbout peuvent se targuer d’avoir concrétisé au profit de leurs enfants un joyau culturel et sportif qui fera pâlir d’envie d’autres villages. Cette infrastructure se caractérise par sa grande superficie, donc une vaste cour à même d’accueillir des manifestations aussi grandioses que celle d’aujourd’hui, laquelle manifestation tombe à pic avec les moments de grandes vacance et l’arrivée en masse des émigrés, de Lyon, Paris, Longwy et des résidants des villes intérieures du pays. L’organisation qui est à sa 9éme édition a toujours été une réussite parfaite. Clôturée d’un long mur en parpaings, des lampadaires à intervalles réguliers sont placés le long du mur, ce qui donne une luminosité proportionnée. Dans un coin de la cour se trouve bâtie en dur la scène où se produiront les artistes. Le bas-mur de cette scène est en pierre taillée. Cette innovation dispense les organisateurs de la conception à la hâte de scènes de fortune comme nous avons l’habitude de voir ailleurs. L’entrée de la salle est faite d’un panneau électronique rouge sur fond noir écrit exclusivement en tamazight latinisée. Dans cet espace pharaonique, les enfants de Tamekadbout peuvent aussi bénéficier des services de la bibliothèque riche de 900 titres provenant de dons de la maison de la culture, de l’APW, du don des citoyens ainsi que des achats faits sur les fonds propres de l’association qui s’investit aussi dans le social, puisque des campagnes de circoncision sont organisées tous les 2 ans. Concernant le programme concocté pour aujourd’hui, il est des plus riches. Des vedettes de la chanson kabyle qui ne sont plus à présenter ont répondu à l’invitation. Nous avons rencontré Ouazib Med Ameziane, Ali Meziane Doufene Med et aussi Si Lakhel Slimane Chabi attendu la soirée a commencé par la prestation offerte par la chorale de l’association sous les applaudissements et youyous de la foule dense d’hommes et de femmes séparés. Le chanteur Ouazib dira à propos de cette fête : “Ce genre de manifestations bien organisée doit être un exemple pour tous…” La parole est ensuite donnée à Mr Haroun Hocine, conseiller du P/ APW sortant qui a donné un large aperçu des dates phares de l’histoire récente de Tamekadbout dont la plus importante est sans conteste l’inauguration de la maison de jeunes. Profitant de la présence de Mohand Amaloul de la BRTU qui a immortalisé l’ événement il a estimé sur notre demande le public à 5000 personnes, soit l’équivalent du Zenith parisien. Notons l’organisation impeccable, encadrée par des secouristes et des organisateurs badgés qui veillent au grain sans aucun service d’ordre extérieur. En marge du mega-spectacle (nous pesons nos mots) s’est tenue une exposition de tapisserie, couture kabyle. Chapeau bas les enfants de Tamekadbout !
M. Ouanéche
