La commune de Chemini est riche de ses vingt-cinq villages, et aussi de deux CEM d’un millier d’élèves ; celui d’Azrou baptisé du nom du chahid Belyamine Mohand Tahar accueille actuellement quelques 774 élèves, 43 enseignants et une dizaine d’agents administratifs, tandis que celui d’Ifalazen, baptisé du nom de Chaïbi Rabah, accueille actuellement 408 élèves, 23 enseignants et 4 administrateurs. Distants de quelques cinq kilomètres l’un de l’autre, de nombreux élèves arpentent le chemin vers les deux collèges matin et soir, parfois par bus, sinon à pieds. Après avoir résorbé le problème de transport, l’inexistence d’aucune cantine laisse les écoliers désappointés. Au CEM d’Azrou, la direction affirme qu’un courrier abandon, enrichi de plusieurs fiches techniques, a été adressé aux autorités compétentes, la wilaya et la Direction de l’Education, et à ce jour aucune réponse n’a été formulée. Au CEM d’Ifalazen, un autre son de cloche résonne. Un projet de cantine est en phase de réalisation depuis un an et cependant, les travaux sont actuellement à l’arrêt pour une raison juridique, annonce le directeur de l’établissement. Ce dernier, manifestement en colère, ajoute que l’enceinte scolaire qu’il dirige souffre d’un manque flagrant de personnel administratif comme le surveillant général, l’économe sans oublier les OP. Cette configuration, guère reposante pour les écoliers, les parents d’élèves et les administrateurs des deux collèges, est un facteur déstabilisateur pour un cursus scolaire, à même de donner des résultats probants. Le malaise se lit quotidiennement sue les visages ; à l’heure du déjeuner, les élèves accourent tous azimuts pour se mettre quelque chose sous la dent, arpentant des kilomètres à pieds. Certains collégiens se mettent aux pieds des oliviers pour savourer le sandwich froid préparé par la maman. Un membre des parents d’élèves lâche : «Ne pas aider l’élève dans son cursus, c’est préparer son échec scolaire ! »
T. D.