“L’objectif du ministère est de renforcer l’enseignement de tamazight”

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M. Khaldi, secrétaire général du ministère de l’Education nationale estime, dans cet entretien que l’enseignement de tamazight bénéficie des mêmes avantages que les autres matières. Cet enseignement est à la fois une avancée pour la cause qui a porté cette revendication et aussi un recul vu les obstacles que l’on ne cesse de dresser devant son épanouissement. D’un côté des officiels qui se targuent d’avoir aidé tamazight et son épanouissement et de l’autre, des enseignants et autres spécialistes qui crient au scandale, comme le directeur de lycée Lotfi de Tizi Ouzou qui dispense des élèves des cours de tamazight sans pour autant être inquiété.

La Dépêche de Kabylie : M. Khaldi, vous avez déclaré lors de votre intervention à l’ouverture du colloque que  » l’enseignement de tamazight est une mission extrêmement pédagogique « , pouvez-vous être plus explicite ?

M. Khaldi : Le HCA a une mission pédagogique, d’ailleurs, cela fait partie de ses statuts, ses attributions et ses missions. C’est aussi l’accompagnement du secteur de l’Education nationale dans la mise en place de l’enseignement de tamazight. Nous travaillons avec le HCA depuis sa création et nous sommes en train de continuer à travailler toujours ensemble, et on a réalisé beaucoup d’objectifs communs, entre autres, et le plus importants, est la formation des enseignants. Donc, nous sommes en train de travailler avec eux. Par le passé on a fixé les profils de formation de l’enseignant de tamazight, qui prend en compte, le profil de sortie de l’élève de tamazight.

Est-ce qu’il y a de nouvelles mesures pour aider à l’épanouissement de cet enseignement ?

Les nouvelles mesures pour nous sont de continuer à former les enseignants. Parce que nous considérons qu’on ne peut pas enseigner si on n’a pas de bons enseignants. C’est pour cela qu’on a exigé au même titre que l’ensemble des autres disciplines, le recrutement d’enseignants titulaires de licences, y compris pour tamazight. Et c’est dans ce sens, d’ailleurs, que nous sommes en train de former au niveau des ENS et des établissements de l’enseignement supérieur de Tizi Ouzou et de Bejaïa des profils universitaires qui viendraient renforcer l’enseignement de tamazight au niveau des établissements.

Un directeur d’un lycée de Tizi Ouzou a dispensé les élèves des cours de tamazight, quel est votre commentaire ?

Personne ne peut dispenser personne. Les conditions d’ouverture de classe en tamazight sont, chaque fois, une expression par les élèves et par les parents. Elle est comptabilisée pour ceux qui font un cursus normal. Elle est comptabilisée au BEM et au BAC, pour voir un peu l’importance que nous accordons à ce secteur. Mais nous mettons aussi comme condition de la disponibilité de l’enseignant compétant pour enseigner cette matière.

Sinon, des mesures contre ce genre de dérive existent-elles… ?

Chaque fois que le problème est porté à la connaissance de l’administration, quelle soit la Direction de l’éducation ou celle du ministère, nous prenons des mesures qui s’imposent. Nous considérons, au niveau de l’Education que la langue amazighe est une langue d’enseignement comme toutes les matières et elle est obligatoire pour l’ensemble des élèves qui veulent l’apprendre, et c’est pour cela que nous prenons des mesures à chaque fois qu’il y a entrave.

Les enseignants contractuels de Bouira menacent, encore une fois, de reprendre la grève de la faim…..

J’ai reçu ces enseignants contractuels de Bouira et de Tizi Ouzou à deux reprises. Nous sommes en train de travailler ensemble, afin de trouver une issue pour le problème de titularisation de certains collègues qui ont travaillé longtemps et aidé le secteur. En principe, nous sommes, sur la bonne voie pour trouver la solution définitive à leur problème et ils sont au courant.

Quelle est cette solution…

Je préfère que vous leur en parliez !

Le message du ministre se veut encourageant à l’adresse des organisateurs et des invités…

Le ministre de l’Education nationale n’a jamais ménagé ses efforts pour aider le HCA et tous les partenaires qui activent dans ce sens. L’objectif du ministère de l’Education est de renforcer, encore, l’enseignement de tamazight. L’élargir, d’abord, ensuite préparer les conditions objectives pour cet enseignement. C’est ce que j’ai expliqué et redis aujourd’hui, au nom de monsieur le ministre.

Propos recueillis par M. M.

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