L’amélioration des conditions de vie et surtout le manque criant d’eau sont à l’origine de la protestation citoyenne ces derniers temps, dans la wilaya de Bgayet. Avant-hier, pour la seconde fois en l’espace d’un mois, les habitants d’Ibourassen dans la commune d’Oued Ghir, ont assiégé leur mairie pour demander la régularisation administrative de leurs habitations ainsi que l’amélioration de leur cadre de vie.
Ces derniers ne décolèrent pas et se disent déterminés à continuer leur mouvement de protestation jusqu’à satisfaction de leurs revendications. Dans la même journée, les villageois de Bekkar, dans la commune d’Adekar, ont assiégé leur mairie pour demander une meilleure prise en charge de leurs conditions de vie, comme le soulignera Toufik Hamouri, président du comité de village. Outre le manque d’éclairage public, la détérioration des routes, la population souffre depuis la création du village, il y a de cela un quart de siècle, d’une pénurie d’eau malgré l’existence aux alentours du village, d’un forage et d’une conduite principale totalement achevée. Venus en renfort pour observer un sit-in devant le siège de la mairie, les citoyens ont délégué trois des leurs, pour un entretien avec l’édile communal mais cette entrevue a été interrompue suite au refus du P/APC de signer un procès verbal, l’engagemant à répondre favorablement à leurs doléances dans les meilleurs délais. Quelques heures plus tard, la même délégation a réussi à avoir la signature du dit procès verbal. Dans une déclaration du comité de ce village, il a été rappelé que ce quartier a été créé en 1985 lors de l’expulsion de ces familles d’Alger dans le cadre de l’assainissement des cités dites bidonvilles.
Depuis, ces habitants sont livrés à eux-mêmes et n’ont pas arrêté d’interpeller toutes les autorités compétentes par le biais de rapports et autres sollicitations des organes de presse et de la radio locale. Se sentant marginalisés et exclus alors que les autres villages de la commune seraient plutôt favorisés.
La colère des citoyens a atteint son paroxysme et l’ultime solution a été vite trouvée, à savoir la fermeture du siège de l’APC, seule action selon eux pour se faire entendre. Malgré l’engagement du maire, les habitants se disent déterminés à aller jusqu’au bout de leurs revendications quitte à descendre dans la rue et bloquer le chantier en charge de l’acheminement de l’eau du forage.
Cette ébullition des citoyens de la région ne date pas d’aujourd’hui, mais il est outil de rappeler que depuis quelques semaines, il y a eu toute une série de protestations citoyennes. D’ailleurs, au début du mois écoulé il y a eu la fermeture des sièges des APC de Tamokra et d’Oued Ghir par les citoyens pour protester contre le manque d’eau et autres ; puis c’était au tour de ceux de Seddouk et Toudja de descendre dans la rue pour assiéger leurs mairies.
Près de deux cents habitants du quartier Ighil Hemama de la ville de Seddouk, ont procédé à la fermeture du siège de leur mairie pour exiger l’éclairage public, le bitumage des routes ainsi que la réalisation de trottoirs, et enfin une meilleure prise en charge du réseau de l’alimentation en eau potable. Après une tentative de l’édile communal d’entamer un dialogue avec ces protestataires, ces derniers ont refusé et exigé la venue d’un représentant du wali.
Comme le wali venait d’être installé son chef de cabinet par intérim leur a donné rendez-vous pour le lendemain pour essayer de trouver des solutions à leurs revendications. De même pour les habitants de la commune de Toudja dont l’appellation d’Aghbalou veut tout simplement dire source d’eau, c’est justement le manque d’eau qui a fait réagir les citoyens du village de Larbâa. Bien entendu, le maire avait entamé des pourparlers avec ces derniers, afin d’essayer de trouver une issue dans les meilleurs délais.
Cette effervescence citoyenne doit inciter les responsables et les élus locaux à se pencher davantage sur les conditions de vie des habitants de la région notamment, dans le domaine de l’alimentation en eau potable pour éviter le pire.
A. Gana
