Après une petite trève, le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) revient à la charge, en brandissant la menace de recourir une fois de plus, aux mouvements de protestation, afin de faire valoir ses revendications restées, à ce jour, en suspens. En signe de protestation contre la non-prise en charge de ses préoccupations, le CLA compte observer un sit-in, lors de la tenue de la tripartite, ainsi qu’une série d’actions de contestation. «Le CLA mobilisera ses forces, en unité d’action avec les autres syndicats de tous les secteurs, pour réagir fermement par des actions, rassemblements lors de la tenue de la tripartite qui aura à son ordre du jour le code du travail, où se décidera à huis clos le devenir de millions de travailleurs», a indiqué le CLA, dans un communiqué rendu public hier. Tout en déplorant le fait que la tutelle n’a pas respecté ses engagements, le CLA a tenu dans la même optique, à réitérer son attachement à sa plate-forme de doléances. «Deux ans après la promulgation du statut particulier des travailleurs de l’Education, statut qui n’offre aucune visibilité de promotion pour les différents corps, la tutelle n’a toujours pas tenu ses promesses concernant l’accession au grade de professeur principal, le grade que l’on fait miroiter à la veille de chaque mouvement de protestation, reste en deçà des revendications et attentes des enseignants tous paliers confondus», a dénoncé le CLA. Il a également regretté le nombre de postes proposés qui est, selon la même source, dérisoire (71 postes pour plus de 1 500 enseignants, à Alger) de même que la répartition est inégale selon les wilayas. Aussi, ce syndicat déplore le fait que la date du concours n’est toujours pas promulguée, et ce, malgré le dépôt des dossiers depuis plusieurs mois. Le CLA a exprimé son mécontentement quant à la constitution des listes d’aptitude qui se fait, selon ce syndicat, dans une totale opacité. Cet organisme syndical fera savoir dans ce contexte, qu’il maintient sa revendication d’une promotion automatique tous les 5 ans avec glissement catégoriel. «De même, la tutelle semble consacrer la précarisation du métier d’enseignant en introduisant le recrutement par la formule du pré-emploi au détriment de la régularisation promise de milliers de contractuels ayant à leur actif des années d’expérience, sur des postes budgétaires réels», souligne le communiqué qui affirme avec regret que «la tutelle n’a pas tenu sa promesse concernant le dernier rappel des indemnités de 2009, alors que le pouvoir d’achat des enseignants et des travailleurs de l’Education ne cesse d’être rattrapée par une inflation galopante toujours non maîtrisée». Le secteur de l’Education, déplore le CLA, est aussi «fragilisé par la saignée des compétences et capital expérience que constitue le départ en retraite anticipée de centaines d’enseignants qui appréhendent le devenir du nombre d’années de cotisation pour le départ à la retraite et la suppression de la retraite proportionnelle». Le CLA réitère à cet effet, sa revendication d’une retraite à 100% après 25 ans de service vu la spécificité et la pénibilité du métier d’enseignant et le nombre d’heures effectives (qui dépasse en réalité les 40 heures par semaine y compris le temps de préparation des cours), tout comme, il revendique le calcul de la pension de retraite sur les 12 meilleurs derniers mois. «En cette 3ème année d’anniversaire de la disparition du militant de la cause des travailleurs, le défunt Redouane Osmane, le CLA organisera le 18 décembre prochain, une conférence-débat sur la réforme des retraites et ses enjeux», a conclu le communiqué.
Lemya Ouchenir