Le projet d’assainissement du quartier Tibourtine, Nord du village Takorabt, commune d’Ighil Ali ne laisse pas indifférents les habitants dudit quartier qui y voient une «bombe à retardement». C’est ainsi donc et afin d’éviter toute mauvaise surprise que les habitants de Tibourtine ont adressé une requête, dont nous détenons une copie, au wali de Béjaïa ainsi qu’aux différents services concernés, et où ils expliquent qu’un tel projet ne ferait que les réjouir «si sa réalisation ne représentait pas un danger réel pour la santé publique». Pour les signataires de la requête «le tracé de la conduite d’assainissement longe parallèlement et par-dessus des conduites des réseaux d’alimentation en eau potable et de refoulement des deux APC de la daïra d’Ighil Ali. Les distances entre les différentes canalisations n’excèdent pas quelques centimètres, compte tenu des impératifs de la géographie du tracé et la pollution de ces conduites interviendra à court, moyen ou long terme sans aucun doute, d’autant que les coupures d’eau sont fréquentes et prolongées, aggravées par la vétusté et la corrosion des réseaux, ce qui conduira à la propagation certaine des maladies à transmission hydriques (MTH)», ajoute la même source. En outre, le document fait ressortir que le nombre de bénéficiaires sur le tracé du projet actuel est limité à environs 4 à 5 foyers qui, au demeurant ne sont pas dans l’urgence d’être raccordés au réseau «du fait qu’ils disposent de fosses septiques, comme l’indique l’intitulé du projet, quartier Adjtoutah». Par ailleurs et pour les résidants de Tibourtine «les vrais dangers qui guettent les 1 500 habitants résident dans les rejets d’assainissement du village avec une perte de deux fontaines millénaires qui alimentaient tout le village». C’est pourquoi ils demandent que «le tracé soit modifié en lui faisant suivre un autre itinéraire : la route nationale N°106, pour que le danger soit définitivement écarté d’une part, et faire bénéficier une trentaine de foyers supplémentaires au lieu de 4 à 5 actuellement». Toujours dans le même document «le nouveau tracé sauvegardera en plus des vies humaines, un puits artésien dit «N’Cheikh Salah» qui alimentait pendant des décennies une partie du village en eau potable dans les périodes de pénuries, avant qu’il ne soit pollué». Pour conclure, les habitants du quartier «refusent d’être raccordés à ce réseau d’assainissement, tel qu’il est projeté et s’opposeraient à sa réalisation par tous les moyens que leur confère la loi».
Achiou Lahlou