Glissement de terrain / Le quartier Aarkouve en danger

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Ce glissement proprement dit est en fait un cauchemardesque affaissement de terrain de plus de 25 m de profondeur sur 100 m de largeur et environ 200 m de longueur. C’est une partie entière du flanc d’une haute colline qui s’est détachée et glissée vers un profond ravin. Sur cette colline est bâtie une cité d’une vingtaine de maisons, dont les plus exposées appartiennent aux familles Nedjam et Idriguen qui ne sont plus qu’a 20 m de ce cratère béant qui menace le reste du terrain, étant lézardé par des fissures profondes de plusieurs mètres. Nul besoin d’être géologue pour conclure que les résidents de cette cité sont en danger et qu’une solution urgente doit être dégagée. Pour rappel, l’alerte déclenchée au lendemain même des premiers mouvements du terrain dans ces mêmes colonnes a fait rappliquer les autorités locales, des élus de l’APW, APN qui se sont rendus sur les lieux et qui ont décidé de solliciter l’intervention de géologues et géophysiciens pour une étude approfondie et avis. Les citoyens, profitant d’une visite du wali un mois plus tard, l’ont interpellé à ce sujet. A son tour, il s’est rendu sur les lieux et a donnés des instructions fermes pour la prise en charge rapide de ce dangereux phénomène naturel, une instruction hélas qui s’est heurtée à la traditionnelle lourdeur bureaucratique dont les conséquences sont une aggravation de l’affaissement qui mettraient en danger toute une cité qui risque d’être engloutie à tout moment. Lors de notre déplacement sur les lieux ce mercredi, sur sollicitations des citoyens paniqués, nous constatâmes avec effroi qu’une fissure d’environ 20 m. Elle s’est produite sur une partie de la route goudronnée située sur l’autre coté de cette cité par rapport à l’endroit où s’est produit l’affaissement du terrain, c’est-à-dire qu’entre cette nouvelle fissure et le cratère se trouve un pâté de maisons. Pour rappel, le terrain composant cette colline est de nature argileuse, une qualité de terre des plus fragiles sachant qu’elle fend rapidement au contact de l’eau. De plus les courants d’air créent des fissures qui s’élargissent de manière discontinue, fait aggravant : c’est à travers ces fissures que s’infiltre l’eau de pluie à l’origine d’une érosion rapide, un enchaînement de manifestations des éléments naturels qui donnent des sueurs froides. Voulant en savoir où on est avec le dossier de ce cas relaté un élu de l’APC de M’chedallah nous apprend qu’il a été transmis à la DUC pour prise en charge. Joint par téléphone, un responsable de cette institution nous apprend qu’il est au stade d’appel d’offres en vue d’une étude géophysique. Entre le délai réglementaire pour la collecte des soumissions, celle de l’ouverture des plis et le lancement des travaux, il y a risque de voir s’écouler une autre année, d’où la nécessité absolue d’une nouvelle intervention du wali pour faire avancer ce dossier et espérons-le une prise en charge rapide. Ce cas d’Aarkouve s’aggrave à chaque averse de pluie à tel point qu’a l’heure actuelle, ce qui était envisageable au tout début de ce mouvement géologique (tel que la réalisation d’un mur de soutènement) ne l’est plus à présent à cause de l’ampleur et des proportions prises par ce phénomène. Les pouvoirs publics, garants de la sécurité des citoyens et de leur bien-être, doivent s’enquérir de la situation qui y prévaut en ces lieux et prendre les mesures qui s’imposent.

Oulaid Soualah

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