La Fédération algérienne de football a réagi violemment hier aux propos tenus par le président de la JSK vendredi dernier lors de sa conférence de presse où le boss des Canaris avait ouvertement accusé le premier responsable de la FAF de lui avoir demandé de lever le pied lors du match de la Ligue des Champions, disputé au Caire contre les égyptiens du Ahly.
Pour rappel, le président de la JSK a affirmé vendredi, lors d’un point de presse, que le motif de sa suspension pour deux ans infligée par la FAF, est dû à son « refus de se laisser corrompre ». « Le président de la FAF a décidé de me sanctionner depuis le jour où j’ai refusé de me laisser corrompre, en cédant le gain du match aller au Ahly du Caire, comptant pour la phase des poules de la Ligue des champions d’Afrique, en contrepartie de la prise en charge des frais du voyage de la JSK au Nigeria », a-t-il déclaré. Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, qui se trouve actuellement aux Lieux Saints, n’a finalement pas tardé à réagir aux accusations de Moh Chérif Hannachi, à travers un communiqué publié hier sur le site de la FAF. Les rédacteurs du brûlot n’ont pas fait dans la dentelle pour descendre en flammes le président de la JSK, dont les propos tenus par ce dernier vendredi dernier ont, semble t-il, fait beaucoup de mal à Mohamed Raouraoua. «Les dernières élucubrations de Mohand Chérif Hannachi qui accuse le président de la Fédération Algérienne de Football de vouloir nuire à la JSK ne sauraient tromper longtemps l’opinion publique sportive», lit-on, dans le communiqué de la FAF, où les rédacteurs ont jugé utile de faire la distinction entre le club kabyle et son actuel président, pour lequel a été destiné en personne le dit communiqué intitulé : « la FAF répond aux dérives du président de la JSK». Raouraoua a tenu en effet à diriger son brûlot contre Hannachi en précisant que «le président de la FAF et les instances fédérales tiennent en haute estime ce prestigieux club qui appartient à tous et qui a été édifié par d’illustres dirigeants et personnalités d’un haut niveau de compétence et de probité et par des joueurs et entraîneurs performants. La FAF continuera à soutenir, encourager et œuvrer au développement de la JSK et de tous les clubs», avant de répondre aux accusations de Hannachi, qui a ouvertement accusé le patron de la FAF, de lui avoir suggéré de donner le match aux égyptiens du Ahly, par des termes très violents. «Les propos outranciers, par lesquels il (Hananchi ndlr) présente le président de la FAF comme un fervent avocat du Ahly du Caire sont, en plus d’êtres mensongers, tout simplement grotesques. D’autant que la position ferme du président de la FAF vis-à-vis des dirigeants du Ahly du Caire est largement connue. Ces derniers, relayés par la presse égyptienne, ont en effet imputé au président de la FAF leur défaite à Tizi-Ouzou ainsi que leur élimination par l’ES Tunis en demi-finale de la ligue des champions d’Afrique».
«Hannachi est saisi par la panique»
Une manière pour Raouraoua de montrer sa position ferme envers les égyptiens après tout e qui s’est passé entre les deux pays, depuis le fameux match du 14 novembre 2009, avant d’accuser ouvertement Hannachi de vouloir trouver une échappatoire, afin de justifier son incompétence dans le domaine du professionnalisme, en allant jusqu’à divulguer le montant de 500.000 DA, mis dans le capital social de la SPA JSK, estimé selon la FAF à seulement un million de dinars. «Sans nul doute, que les motivations qui ont entraîné cette fuite en avant sont à rechercher dans la panique qui a saisi le président de la JSK, à la suite de la mise en place du professionnalisme en Algérie, dans lequel il ne pourra trouver sa place. D’autant que pour le bonheur de la JSK, ce grand club qui mérite beaucoup mieux que le un (01) million de dinars de capital social et que M. Hannachi s’est approprié pour 500 000 dinars, des investisseurs crédibles se sont faits seulement auprès de la FAF, pour investir massivement dans le capital social de la JSK, qui mérite largement un investissement, à la hauteur de son histoire et de son prestigieux palmarès». L’instance de Raouraoua a jeté une autre flèche au président de la JSK en allant jusqu’à prédire la fin de règne de celui qui préside aux destinées du club le plus titré du pays, depuis presque vingt ans. «L’arrivée du professionnalisme marque la fin d’une époque où le sieur Hannachi par l’intimidation et des pratiques d’un autre âge, œuvrait à la déstabilisation des assemblées générales de la FAF. Cette époque est à jamais révolue ! Depuis la refondation du football algérien, seuls, les lois et règlements ont droit de citer dans la gestion du football national», indique l’instance de Raouraoua, qui n’a pas hésité à menacer à nouveau Hannachi de poursuites judiciaires, qui vont s’ajouter à la plainte déposée déjà contre lui par la FAF. «La fédération Algérienne de football, qui ne saurait tolérer de pareilles déclarations mensongères, diffamatoires et tapageuses, a déjà pour de pareilles assertions, déposé une plainte contre Mohand Chérif Hannachi, auprès des tribunaux compétents. Ces nouvelles déclarations feront l’objet d’un examen par les instances du football concernées qui appliqueront de manière stricte les règlements en vigueur en la matière».
Reste maintenant à savoir quelles seront les suites à donner à cette grave affaire, surtout après que la FAF ait décidé de la porter devant les tribunaux.
A. C.