Le village de Cherqiya, à 3 km du chef lieu communal de Maâtkas, est dans le dénuement. Les jeunes sont livrés à eux-mêmes. Du coup, les maux et les fléaux sociaux gagnent du terrain, les espaces censés accueillir la masse juvénile étant inexistants. Pourtant le problème d’assiette foncière ne se pose pas dans ce village. Les doléances soulevées aux autorités locales n’aboutissent toujours pas. A ce sujet, le président de l’association Tafrara, puisque le comité de village est mis en veille, déclarera : «Nous avons saisi toutes les autorités concernées, en vain. L’APW, la daïra, la DJS et l’APC ont été interpellés, mais jusqu’à présent, il n’y a que des promesses sans lendemain. Nous appelons le premier responsable de la daïra à sortir sur le terrain pour s’enquérir de l’état chaotique des lieux. Nos jeunes sont livrés à la délinquance sur un plateau d’argent. Nous demandons à ce qu’il soit instauré une politique de dialogue et de consultation avec le mouvement associatif pour résoudre les problèmes qui minent notre société. Maâtkas est composée de 70% de jeunes, et les infrastructures culturelles et sportives sont indisponibles. Où va se faire l’éducation et la formation de ces milliers de jeunes ? La rue ne pardonne pas à ce que je sache». En effet, dans ce village et dans d’autres villages de la commune de Maâtkas, qui totalise 45 hameaux et villages, le retard en matière d’infrastructures est criard. Il convient d’y remédier rapidement. A Cherqiya, l’association essaye avec ses faibles moyens de limiter les dégâts et de mieux orienter les jeunes. Hélas, la besogne est délicate, surtout lorsque l’on ne dispose pas du minimum. L’association compte plusieurs disciplines, à savoir, le théâtre, l’informatique, la musique, la chorale, le sport et loisir, la poterie et une bibliothèque pauvre de deux cents titres. Quand à l’exigu siège de l’association construit par les villageois, il est situé à quelques mètres de la décharge sauvage qui enlaidit l’image de la région et malmène les citoyens. La collecte des ordures ménagères ne se fait qu’une seule fois toutes les deux semaines. Inutile de préciser que la pestilence et les odeurs nauséabondes sont omniprésentes et menacent la santé de toute la population. La proximité du siège de l’association de la décharge sauvage renseigne on ne peut mieux sur l’intérêt accordé à la culture dans notre pays.
Hocine Taib
