Sabati Nadia, technicienne supérieure en couture et Sahki Fatiha, titulaire d’un CAP en tissage traditionnel, deux PEP enseignant au CFPA de Beni Maouche qui attendent leur régularisation depuis maintenant 12 ans, mais en vain. «Nous avons frappé à toutes les portes, avons crié notre ras-le-bol à qui veut bien entendre, mais nous n’avons pas trouvé une oreille attentive à notre écoute. Nous sommes là à attendre que les portes du ciel s’ouvrent un jour sur nous. La direction de la formation semble sceller notre sort en nous confinant dans un provisoire qui dure», disent-elles. Rencontrées lors de la fête de la figue où elles ont exposé à la galerie du CFPA de jolis produits traditionnels de tissage, et malgré leur volonté de sauvegarder un patrimoine en voie de disparition, leurs efforts ne sont pas récompensés. Voici donc la version de chacune. «Technicienne supérieure en couture, j’ai débuté en 1998, c’est-à-dire à l’ouverture du CFPA de Béni Maouche, comme enseignante payée dans le cadre du filet social durant 6 ans, du pré emploi 2 ans et puis comme contractuelle pendant 3 ans. On m’a remerciée en septembre 2009. Je suis restée au chômage pendant toute une année, pour ne reprendre du service que cette année, comme vacataire. Le directeur de la formation professionnelle à Béjaïa, et après lui avoir formulé une requête, m’a promis en 2009 une titularisation. Une promesse qu’il n’a pas tenue», dira Sabati Nadia. «Titulaire d’un CAP, j’ai entamé en 1998 comme enseignante recrutée dans le cadre du filet social pendant deux ans, de l’emploi de jeunes, deux ans aussi et comme vacataire, de 2002 à présent. J’ai attendu 10 ans pour ouvrir droit au concours de recrutement que j’ai passé avec succès à Sétif. Mais, une fois mon dossier arrivé à l’inspection de la trésorerie de Béjaïa, il a été rejeté pour manque d’une carte d’artisan datant de plus de 24 mois. La carte que j’ai incluse dans le dossier n’avait que 20 mois», relata Sahki Fatiha. Ces enseignantes ne savent plus à quel saint se vouer. Ne dit on pas : ne sent la brûlure de la braise que celui qui a posé le pied dessus.
L. Beddar