Paradis des éleveurs du bétail, les prairies de la région d’Akfadou ont perdu leur réputation d’antan, et pour cause ! La prolifération de voleurs des bêtes qui lorgnent dans la région des affaires colossales, de l’ordre de plusieurs millions de centimes, laisse un goût amer auprès des éleveurs ; un sentiment de désarroi mine leurs espoirs de prospérité et une extrême frustration dégouline de leurs fronts burinés par des années d’efforts et de durs labeurs. Voici déjà quelques années que des bandes de voleurs sévissent dans la région, souvent la nuit ; ils agissent loin des regards, en toute impunité. Ils investissent les prairies et s’attaquent aux écuries pour dénicher les meilleurs «larcins», emportent rapidement leurs butins vers les marchés à bestiaux. Cette besogne lucrative se pratique à longueur d’année, encouragée, il est vrai, par l’insécurité qui règne dans la région, conjuguée à l’isolement des habitations par rapports aux écuries. Des milliers de bêtes en provenance d’Ath Mansour, Tibane, Souk Oufella, Chemini, Bouzeguene et Idjeur donnent à la région d’Akfadou l’aspect d’un zoo à ciel ouvert. «En hiver, les bêtes atterrissent dans les boucheries, en été elles garnissent le couscous des mariages !», dit un éleveur auquel les malfaiteurs ont dérobé un bœuf pas plus que cet été lequel préconise «une solidarité entre éleveurs, bouchers et citoyens de toutes les régions pour endiguer ce fléau qui ne cesse de prendre de l’ampleur».
T. D.
