Le maître incontesté de la chanson Chaâbi kabyle

Partager

Quatorze années sont passées depuis la disparition du maître de la chanson kabyle Aliouche Youcef des suites d’une longue maladie. Comme tous les artistes de sa génération, il s’est donné corps et âme à la musique dès son jeune âge sous le pseudonyme de Youcef Abdjaoui.

Youcef Abdjaoui, de son vrai nom Aliouche Youcef est né le 16 décembre 1932 à Aït Allouane dans la commune d’Akfadou. Youcef Abdjaoui verse dans le monde du travail dès l’âge de 16 ans. Il sera, tour à tour, ferrailleur, commerçant et même footballeur entre 1952 et 1953 à la S.S.S.A, l’équipe de Sidi-Aïch dans la vallée de la Soummam. Mais comme il était prédisposé il abandonna tous les métiers pour se consacrer exclusivement à la chanson. Comme tous les artistes de sa génération, il s’est donné corps et âme à la musique dès son jeune âge sous le pseudonyme de Youcef Abdjaoui. Il fut repéré par le Chikh Saddek-El Bedjaoui qui lui permit de s’exprimer sur les ondes de la radio Soummam qui émettait déjà en 1947. Il enregistre son premier disque en 1958 à Alger où il évoquait brillamment la vie et ses aléas, où il y avait les chansons : «3uhdeghk a l3ebd ur k-umnegh» (je jure de ne pas te croire), «A Lezzayer» (l’Algérie), entre autres. Un ouvrage qui le hissa pour intégrer avec mérite l’orchestre de Amraoui Moussa en tant que chanteur compositeur et surtout musicien car il maîtrisait comme il se doit le mandole et la guitare. Avec le déclenchement de la guerre d’Algérie, il rejoint la troupe de Farid Ali où il y avait Sid Ali Kouiret, Ahmed Wahbi, Hadi Radjeb, Hacène Larbi connu sous le nom de Hsisen, Tahar Ben Ahmed, Mustapha Bouzidi, Debah Ali dit Alilou, Tahar Amirine, Farid Ali&hellip,; avec lesquels il entama une tournée dans plusieurs pays d’Europe. “Les uns font la guerre avec des fusils, moi je la fais avec ma guitare” répétait-il. Après la guerre, il rentre au pays où il fut responsable d’un orchestre de “variétés kabyles” à la Radio nationale chaîne II, jusqu’en 1969 où il avait décidé de repartir en exil en France où il avait achevé sa carrière. L’auteur de “Thit D wul mkhasamen Mcharaâen f zine”.est toujours resté un éternel amoureux de l’Algérie malgré l’exil. Il décéde le lundi 28 octobre 1996 en France et il a choisi d’être enterré dans l’Akfadou, le pays qui l’a vu naître et grandir. Toute la grande foule de jeunes et de vieux qui l’avait accompagné à sa dernière demeure, le samedi 02 novembre 1996

Da Youcef a chanté la jeunesse, l’espoir, l’amour, la vie, la patrie, la trahison, le nif et la misère.

Ses chansons sont appréciées par les jeunes et par les vieux. Il a admirablement interprété plusieurs chansons sentimentales, ses chansons sont restées des succès comme «Yeggumma wul a kem-yettu» (mon coeur ne veut pas t’oublier), qui est encore fredonnée par notre jeunesse.

Partager