Madjen / La monotonie, le lot quotidien des habitants

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El Madjen, perchée sur le versant de montagne surplombant le marché hebdomadaire à Aomar, ne souffre pas de l’habitat précaire, il n’existe pas en son sein des maisons en pisé ou des bidonvilles. En parcourant tout son territoire, on ne voit pas pousser comme des champignons des projets de construction, mis à part la route est d’El karia qui est en train d’accueillir des travaux de réhabilitation. Comme on aperçoit un autre chantier à la hauteur du stade, où une équipe d’ouvriers s’emploie aux tâches de la réalisation d’un drainage. Le système de drainage retenu pour l’infrastructure sportive par les concepteurs, «s’attaque» tout droit à la partie de l’aire de jeu souffrant de la stagnation d’eaux pluviales. Le plan d’évacuation consiste en la réalisation de creusements en diagonale qu’on va remplir de gravier et qui vont aboutir vers une grande tranchée aménagée au centre du stade. Une indisponibilité qu’il va falloir régler au plus vite, la fermeture ayant laissé un grand vide au sein des jeunes affichant une humeur maussade, et une lassitude des plus paralysantes. Au beau milieu d’El Karia est implanté une sorte de centre commercial doté d’un grand espace libre, où activent bien entendu des prestataires de service, mais à la différence des établissements de ce type, ouverts partout ailleurs, celui-ci accueille le bureau de poste de Madjen. Une place couverte, spacieuse et bien discrète vers laquelle se rendent les jeunes du chef-lieu et des hameaux environnants, fuyant les mauvaises langues les considérant comme des «Choumaras à vie» et des créatures trop portées sur l’oisiveté. El Karia située au centre et Dechra dont les maisons sont éparpillées sur tout le restant du territoire, représentent à elles deux El Madjen. L’une comme l’autre tirent leurs ressources du travail de la terre, et de l’élevage de vaches laitières. Des céréaliers ont déjà retourné leur sol mais sans plus. Ils semblent indécis quant au type de financement à adopter. Certains, dit-on, n’auront pas droit au crédit de campagne du fait de ne pas avoir acheminé les récoltes 2009/2010 à L’OAIC. S’agissant de la deuxième activité ici et là au beau milieu des oliveraies traversées par des pistes familiales, apparaissent de nombreuses étables. Au cours de ces 8 dernières semaines caractérisées par une pénurie de lait en sachet, le produit maison a bien marché un investisseur privé réceptionne les productions journalières. Ce qui déçoit par contre à Adjen, c’est la non exploitation au maximum de l’imposante retenue collinaire pour planter des cultures irriguées. Des centaines d’hectares entourent l’infrastructure hydraulique construite sur la sortie est de Madjen, donnant vers Djebahia, mais seuls deux vergers d’arbres fruitiers ont été réalisés aux abords du lieu d’emmagasinement.

A. C.

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