Mellala / Hammouche Ali ou le chahid oublié

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C’est un parcours du combattant que mène H. Kamel, membre de l’association du village Serouel, relevant de la municipalité d’Oued Ghir, pour que le nom du chahid Hammouche Ali, l’un de ses proches ascendants, soit ajouté à la liste des martyrs inscrits sur la stèle du chahid érigée à Mellala en l’an 2 000, en l’honneur de tous les martyrs de la commune d’Oued Ghir. Connu sous son nom de guerre d’Ali Mellala, Hammouche Ali fut, pourtant, parmi les trois premiers combattants, avec Moussouni Moussa et Mohemadi Abdelkader, qui ont rejoint le maquis dans la localité de Mellala, pour combattre l’armée coloniale française. Il fut blessé puis assassiné le 28 juillet 1959, au lieu-dit Djebira, appartenant à la commune de Boukhelifa, pendant que l’opération jumelle battait son plein en Kabylie, selon les témoignages de quelques témoins recueillis par H. kamel, dont quelques-uns sont encore en vie. Le seul document écrit en possession chez kamel, prouvant le statut du chahid Hammouche Ali, est une «notification d’une décision portant concession de pension d’ascendants», délivrée le 29 octobre 1963 par le Ministre des anciens Moudjahidines et victimes de guerre. Cette notification est une preuve attestant que l’ascendant de Hammouche Ali, en l’occurrence, son père H. Mohand, bénéficiait alors d’une pension, puisque son fils Ali est chahid. Toutefois, nous dira H. Kamel, en 1965 une nouvelle loi a été promulguée exigeant l’obtention d’une «attestation communale» pour qu’un chahid soit reconnu comme tel. Le problème, selon notre interlocuteur, est que les parents de H. Ali étaient déjà morts lorsque cette loi est adoptée, et il n’y avait personne pour solliciter ce document (attestation communale) en faveur du chahid H. Ali. Cela explique pourquoi ledit chahid n’est pas encore, officiellement, reconnu, et que son nom, par conséquent, ne figure pas sur la liste des 78 martyrs inscrits sur le monument du chahid sis à Mellala, son village natal. Toutes les démarches entreprises par Kamel auprès des responsables concernés pour la reconnaissance officielle du chahid H. Ali sont restées vaines jusqu’à ce jour. Pourtant, son «combat» a commencé en 2004, où il a interpellé la direction des anciens Moudjahidines de la wilaya de Bgayet. On lui a suggéré alors, de rédiger une demande et de la déposer auprès de cette institution, chose dont Kamel s’est acquittée, cependant aucune suite favorable n’a été réservée à cette démarche. Juillet dernier, à l’issue d’une cérémonie célébrée en l’honneur de ce martyr, devant la stèle du chahid à Mellala, et en présence des Moudjahidines de la région, une lettre a été rédigée, puis envoyée au Ministre des Moudjahidines, mais sans réponse à ce jour, a indiqué notre source.Kamel, qui considère cette situation de nom reconnaissance du chahid Hammouche Ali comme étant «grave», d’autant plus qu’il était officier, selon des témoins rencontrés par notre interlocuteur, aspire à une réponse favorable de la part des autorités concernées pour que le nom du martyr de la cause nationale Hammouche Ali soit ajouté à la liste des chahids inscrits sur le monument, qui leur a été érigé à Mellala, et qu’une rue ou un édifice public soit baptisé en son nom afin que perdure sa mémoire.

Boualem Slimani

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