Si les citoyens qui disposent d’un petit toit qui les prémunis des rudes conditions météorologiques rouspètent contre le manque de commodités, que dire alors des sans-abri, appelés communément les SDF ?
Les sans domicile fixe font face quotidiennement à une indescriptible galère qui les jettent à chaque soir que Dieu fait sur les rives de l’incertitude au point de patauger dans une situation sociale précaire.
A Tizi Ouzou, les statistiques officielles font état d’une trentaine de cas de citoyens qui ne disposent pas d’un domicile fixe. La réalité est bien plus pire, une petite virée dans les artères de la ville des Genêts permet d’avoir une petite idée du calvaire de cette catégorie sociale vulnérable.
Dans des cages d’escaliers, à proximité des mosquées notamment celle du centre-ville, à côoté de la gare routière, et tant d’autres endroits sont transformés par des personnes pas du tout gâtées par le sort, en “lieu d’hébergement”. Au moment où la ville se vide, les villageois quittent graduellement les artères de la ville et les citadins rejoignent leurs domiciles, ces cas sociaux en majorité victimes d’un système qui fait d’eux, des citoyens d’un “second plan” investissent les recoins de la ville à la recherche d’un lieu sûr pour y passer une partie de la nuit puisque l’autre partie sera consacrée à la longue et éreintante recherche des restes de denrées alimentaires, telle que piocher dans les poubelles en prenant soin de regarder à gauche et à droite de peur des… Regards des gens.
Ces personnes-là elles existent, elles vivent parmi nous, galèrent en silence, on les voit mais on fait semblant de ne voir que l’ombre d’un humain, on ferme les yeux et on passe l’éponge sur un tableau, un désastre! Quoi de plus pire que d’épier et observer un être humain cherchant de quoi se nourrir dans les poubelles, les nôtres ? Sentir la dignité humaine tomber, humilier devant la rudesse d’un système économique égocentrique qui a implanté l’individualisme dans les pensées, les comportements. Même si des dispositifs sont mis en place pour atténuer leurs souffrances, il reste que cela est insuffisant au regard des grands besoins de cette catégorie. Au niveau de la direction de l’action sociale de la wilaya de Tizi Ouzou, le Samu social tente d’occuper le terrain délaissé par le tissu associatif local en assurant des sorties sur le terrain. Trois équipes de travail composées de jeunes diplômés consacrent leurs efforts à l’aide de cette catégorie. Des couvertures et médicaments sont justement mis à la disposition des personnes sans domiciles fixe.
Cinq personnes sont actuellement hébergées dans un pavillon du centre pour personnes âgées de Boukhalfa, prises en charge dans le cadre des activités du Samu Social. Un pavillon qui ne dispose cependant que de six chambres, insuffisant pour satisfaire les besoins dans une wilaya comme Tizi Ouzou. La réalisation d’un centre pour personnes sans domicile fixe est, dans ce sillage, vivement souhaitée. Le directeur de l’action sociale de la wilaya de Tizi Ouzou nous fera savoir, à ce propos, que les locaux sont déjà disponibles. “Nous avons soumis notre proposition au ministre, on attend les autorisations de programme pour entamer la réhabilitation et l’aménagement des locaux pour accueillir le centre pour les SDF», nous dit M. Tigha. Ce dernier nous indiquera que l’opération d’aide au SDF est lancée. “Nous n’avons jamais cessé de porter aide et assistance à toutes les catégories sociales qui sont dans le besoin. Le Samu Social est à pied d’œuvre, tous les moyens de la direction sont mobilisés pour réussir l’opération», déclare le directeur de l’action sociale de Tizi Ouzou.
A. Z.