Selon les derniers chiffres annoncés par le ministère de la Santé le nombre des sidéens recensés en Algérie depuis 1985 au 30 septembre 2010, est de 1118 cas et 4745 cas de séropositifs alors que les estimations parlent d’à peu près 30 000 personnes touchées en Algérie.
La wilaya de Tizi Ouzou, à l’instar de nombreuses autres régions du pays n’échappe pas à cette maladie où on dénombre 25 personnes atteintes par la maladie et 65 séropositifs selon le dernier chiffre annoncé par la DSP de Tizi Ouzou, le mois d’avril 2010. La tendance semble être à la baisse puisque durant l’année 2009, un seul cas a été enregistré dans la wilaya comparativement à 2000 ou la DSP a enregistré 25 personnes atteintes de la maladie et 42 séropositif. S’il est vrai que les chiffres avancés ne semblent pas alarmants par rapport aux autres pays du continent africain, il n’en demeure pas moins que le nombre de nouveaux cas enregistrés chaque année en Algérie doivent donner à réfléchir car selon les spécialistes, les personnes qui vivent cachées avec la maladie sont de loin supérieures à celles officiellement connues. Les associations de lutte contre le sida ne cessent de tirer la sonnette d’alarme afin de sensibiliser la population des méfaits de cette maladie qui reste malheureusement un tabou en Algérie. En plus du fait que le sida reste un sujet difficile à aborder dans le milieu social kabyle en raison du poids des préjugés, les pouvoirs publics sont loin de jouer le jeu car on ne parle de la maladie qu’une seule fois par année à l’occasion de la Journée mondiale du sida qui coïncide avec le 1er décembre de chaque année. Pourtant, dans le monde d’aujourd’hui où la communication circule à grande vitesse à travers plusieurs canaux, il n’est pas difficile de faire un travail de sensibilisation envers les citoyens afin de les prémunir contre ce fléau qui touche toutes les couches de la société. Combien de citoyens de Tizi Ouzou savent par exemple qu’un centre de dépistage anonyme existe depuis 2006 au niveau de la clinique de M’douha dans la ville des Genêts destiné à la prise en charge des MST (maladies à transmission sexuelle). Aujourd’hui, la question du sida ne doit plus être un tabou car personne parmi nous n’est à l’abri. Les idées reçues qui font dire à chacun d’entre nous que seules certaines catégories de la société sont sujets aux risques, ne tiennent plus la route car si les chiffres officiels parlent de moins de 100 personnes atteintes de la maladie dans la wilaya Tizi Ouzou, il est quasi certain que ceux qui vivent avec le VIH sans le savoir est loin de refléter la réalité. Lorsqu’on sait que pas moins de 600 nouveaux cas de sida ont été recensés à travers le territoire national depuis le début de l’année 2010, selon le dernier chiffre officiel du ministère de la Santé portant ainsi le nombre de malade à 1118, les cas non identifiés avoisinent selon les spécialistes 30 000 séropositifs pour la simple raison que derrière chaque séropositif déclaré se cache au moins sept personnes potentiellement porteuses du virus.
Ali Chebli