Saharidj Modernisation de la RN 30 : Le projet à l’arrêt

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Lancés en fanfare et en grandes pompes, les travaux de modernisation de la RN 30 M’ChedallahTizi-N’Koulal, sur une distance de 27 km, sont à l’arrêt total depuis une année à…mi-chemin a u sens propre du terme, provoquant une déception, voire même un mécontentement général des populations des deux versants du Lala Khadîdja.

En effet, lancé en 2007, le projet a suscité un vif intérêt des citoyens qui ont suivi pas à pas l’avancement des travaux, sur la première tranche de 7 km M’Chedallah/Saharidj. Jamais de mémoire de Saharidj, un projet d’utilité publique a été suivi avec autant d’attention, en raison de son importance et de ses retombées sur le volet économique, touristique,et même sécuritaire pour les deux daïrates : M’Chedallah dans la Wilaya de Bouira et Ath Ouacif dans celle de Tizi-Ouzou. Une attention particulière qui a galvanisé les ardeurs de l’opérateur et les services techniques chargé du suivi, qui ont redoublé d’efforts en menant les travaux tambour battant sur cette première tranche livrée dans un délai raisonnable. Continuant sur la même lancée, l’entreprise réalisatrice s’est attaquée à la 2ème tranche Saharidj/Imesdhourar, un tronçon de 10 km, et enchaîna sur celui de la 3ème tranche de 7 km Imesdhourar/Tizi-N’Koulal. Sur ces deux derniers tronçons, ont été effectués les lots terrassements, ouvrages d’assainissement, soit les ponts, et confortements du talus par du gabionnage et enfin, le revêtement superficiel, dernier lot réalisé avant que l’opérateur ne tire le frein, plie bagages et disparaisse dans la nature, laissant derrière lui un silence sidéral qui succéda aux bruits infernaux des gros engins des travaux publics. Un arrêt total des travaux si près du but aussi bizarre qu’étonnant et cela, depuis une année. Entre temps, ces deux tranches de 17 km, auxquelles ne manque que le revêtement en couche finale de béton bitumeux, donc ce tronçon, est livré aux attaques d’un climat exceptionnellement violents à l’origine d’une érosion galopante qui…travaille déjà les lots réalisés et l’ensemble des ouvrages qui subissent des avaries et dégradations effrénées, en raison du tracé de ces 17 km en haute montagne, à plus de 1 200 m d’altitude. Une région réputée pour ses pluies diluviennes et ses abondantes chutes de neige. A l’heure actuelle, cette partie de la RN 30 offre un piètre visage avec des ouvrages durement affectés, des éboulements, et autres glissements sur les accotements. Ce qui cause le plus de problèmes aux milliers d’usagers, en plus des goulots rétrécissant la chassée, ce sont les inévitables et profonds nids-de-poule semblables aux cratères causés par un pilonnage d’obus de 105 de la 2ème guerre mondial. Des trous béants, parsemés le long de ce tronçon et qui mettent à mal les véhicules les plus solides. Pour rappel, la RN 30 est empruntée par tous les marchands ambulants des deux Wilayas sœurs exerçant au niveau des marchés, auxquels s’ajoutent des centaines de transporteurs de matériaux de construction des deux régions, et de milliers de touristes. Une route qui desserve enfin 6 villages de montagne de Saharidj, à savoir : Ath Oualvane, Ath Ali Outhemim, Ivelvaren, Ath Hamadh, Ath Illiten et Imesdhourar. Le Wali, qui a fait de ce projet un point de fixation dès son arrivée à la barre de cette Wilaya, est-il au courant de cette situation ? Peu sur, lui qui est intraitable pour ne pas dire impardonnable en matière de délais de réalisations, d’autant plus qu’il y a belle lurette qu’il n’a pas effectué de sorties au niveau de la commune de Saharidj, au point où la population commence à se poser des questions à propos de sa longue absence de cette commune, qui a besoin d’un coup de fouet pour la sortir de sa torpeur.

Oulaid Soulah

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