Le choix du privé a beau être parfois fondé sur des préjugés et des illusions, influencé par une propagande bien orchestrée, un nombre grandissant de parents le font et continueront de le faire. D’autres, aussi bien informés et bien intentionnés, choisissent l’école publique pour d’autres motifs que la réussite individuelle, dont celui de faire vivre à son enfant l’expérience de la mixité sociale ou de l’entraide entre pairs. Cela étant, les écoles privées sont aujourd’hui plus diversifiées qu’autrefois sur le plan social. Elles se sont démocratisées sans quoi plusieurs d’entre elles seraient fermées.
Tous ceux qui s’intéressent au domaine de l’éducation savent que le succès des écoles privées, notamment dans les palmarès hallucinants qu’on nous propose, est dû à la sélection des élèves à l’entrée. Mettez tous les «bollés» ensemble dans une école, que celle-ci soit publique ou privée, et les résultats globaux de cette école aux examens du ministère de l’Education seront meilleurs que ceux de l’école voisine où sont rassemblés tous les élèves en difficulté du même quartier.
L’important est que l’État, gardien du bien commun, conserve sur l’ensemble de ce réseau un pouvoir qui garantisse l’accès pour tous à une éducation de qualité et qu’il préserve sa capacité de taxer les contribuables afin de financer ce système.
En Algérie, le choix de l’école privée est essentiellement dicté par au moins deux postulats.
Le premier est celui relatif aux moyens dont disposent les parents, souvent aux rentrées d’argent multiples et le second est subordonné par l’image peu reluisante donnée par l’école publique qui, dit-on ne dispense pas un enseignement de qualité.
Entre l’école privée et l’école publique, le cœur des parents balancent au début mais finit par se ranger du côté dont les résultats sont nettement plus sûrs.
Il faut toutefois apporter une précision qui reste de taille : l’école publique ne doit pas être reléguée au chapitre des échecs, car des générations de cadres n’ont connu que celle-ci. Mais prestement, les emplois de temps chargés, l’agitation à connotation politique qui la ronge et les multiples problèmes qui surgissent font que les parents, y compris ceux dont l’argent est compté consentent un budget pour placer leurs progénitures chez le privé.
L’instruction vaut bien une récession quitte à s’en priver soi-même.
Sur un autre plan, inutile de préciser qu’il est possible pour nos enfants de réussir aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. Bien sûr, que les écoles privées, grâce à leur sélection d’élèves favorisant les meilleurs étudiants, font bonne figure.
L’école publique n’a pas cette possibilité et c’est tant mieux. C’est un milieu de mixité sociale, d’entraide et d’intégration scolaire qui souhaite la réussite de chaque élève en tenant compte de ses particularités.
Le personnel enseignant, c’est l’évidence, est de qualité équivalente. Cependant, les moyens financiers supérieurs des écoles privées, pouvant se permettre des pédagogies plus diversifiées, font souvent pencher la balance en ce qui a trait au choix des parents.
De plus, cette décision devrait être prise avec l’accord de l’enfant, qui, selon son tempérament pourrait être plus à l’aise dans un système plutôt que dans l’autre.
Ferhat Zafane