«Il faut aider nos mairies, pas le FMI»

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Le FFS a animé hier, un meeting électoral, dans le cadre de la campagne pour les locales du 29 novembre prochain, au théâtre communal Salah Sadaoui de la ville de Bouira dans une salle archi-comble.

C’est Saïd Derraj, fédéral de Bouira et tête de liste à l’APW, qui prendra la parole en premier pour répondre au Mouhafedh et député du FLN, sans toutefois citer son nom, qui avait accusé le FFS, lors d’un meeting populaire tenu mardi, d’avoir usurpé les deux sièges de députés acquis par le FLN, lors des dernières législatives. «Le Mouhafedh avait évoqué la fraude et nous le remercions, car il vient là de reconnaître l’existence de la fraude lors des législatives», dira Saïd Derraj, ajoutant : «Ils ont reconnu la fraude et il y avait, bel et bien, eu fraude, notamment dans la localité de Ain Bessam d’où est issu ce Mouhafedh». Les deux députés du FFS de Bouira lui succéderont à la tribune avant que la parole ne soit cédée au premier secrétaire du parti, M. Ali Laskri. Ce dernier a entamé son discours en déclarant que « le FFS et ses jeunes sont dans continuité du combat des militants de 63». Un combat qu’il qualifiera de «long» et «nécessitant d’investir dans la mobilisation populaire afin de bâtir une alternative démocratique et pacifique». Selon Laskri, il s’agit pour les jeunes cadres du parti de militer pour mobiliser pacifiquement, afin de sortir de la spirale de la violence et proposer des alternatives pour donner plus de prérogatives aux élus locaux ainsi que des moyens financiers pour faire fonctionner les collectivités. Sur ce dernier point, le premier secrétaire a jugé «dérisoires et insuffisants» les budgets alloués aux communes dans une conjoncture marquée par une embellie financière conséquente. «On dispose de plusieurs milliards de réserves de change, et on trouve même le moyen de prêter au FMI, mais on ne fait rien pour aider les collectivités locales», a-t-il noté. Et d’ajouter que « le budget de 40 milliards alloué aux communes au titre des PCD est insignifiant, si on le compare à celui de la Défense». Pour lui, l’élu local ne peut faire face aux préoccupations citoyennes en matière d’AEP, d’assainissement… etc. D’où le projet du FFS de revoir la fiscalité locale, à même d’assurer un développement durable et garantir des ressources financières aux APC. Abordant les questions politiques, M Laskri a regretté le fait que le lancement de la campagne ait pris du retard. Idem pour l’installation de la CNSEL. Il fera les mêmes reproches pour les sujets concernant le vote des corps constitués et l’attribution des numéros aux partis politiques. Au sujet de ces mêmes numéros, il a expliqué que celui attribué pour le FFS, le 56 en l’occurrence, est tout un symbole, car se rapportant au Congrès de la Soummam, lequel réhabilitera le politique. Évoquant la situation qui prévaut dans le Sahel, le 1er secrétaire n’a pas manqué de souligner «la faiblesse du système et de la diplomatie algérienne». A propos du système, l’orateur a critiqué les reformes politiques décidées qui n’ont, selon lui, apporté aucune dynamique au sein des institutions et de la société mais elles ont, au contraire, sacré le statut-quo. «Au FFS, on va se battre pour abroger les codes communal et de wilaya, et militer pour la décentralisation et la régionalisation», a affirmé Ali Laskri. Ce dernier a, sur un ton rageur, ajouté : «On va se battre pour arracher des droits et c’est un engagement citoyen !». Pour conclure, le premier secrétaire du FFS a exhorté les militants du parti à se mobiliser et, surtout, à rester lucide le jour du vote, en insistant sur la nécessité de renforcer le dispositif de contrôle.

D. M.

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