FFS et RCD, les grands perdants

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Le Front des forces socialistes (FFS) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), sont sortis «vainqueurs» des élections municipales partielles, dans la wilaya de Tizi-ouzou, tenues avant hier. Le parti de Hocine Ait Ahmed a réussi, avec une légère avance, à conserver sa majorité au sein de l’Assemblée populaire de wilaya (APW).Avec 15 sièges contre 11 pour le RCD et le même nombre pour le FLN, le FFS siègera au sein de cette assemblée, avec une majorité peu «confortable» enregistrant ainsi un recul par rapport à la mandature précédente. Le RND et le PT devront se contenter de 5 sièges chacun.Le scrutin de ce jeudi a révélé, à la première lecture, une reconfiguration de la carte politique de la wilaya dans la mesure où les deux partis traditionnels les mieux ancrés dans la région, le FFS et le RCD en l’occurrence, ont perdu des plumes en raison de la percée du FLN (9 mairies), des Indépendants (8 mairies) et du RND (4 APC).Il faut dire qu’avec 14 mairies en ballottage, le jeu électoral a été des plus serrés. Il se jouait entre les listes des cinq prétendants à la mandature municipale. Le critère de l’âge a été déterminant eu égard à la parité dans le nombre de sièges obtenus dans ces communes par ces listes (voir encadré).Ce qui est à relever aussi de ce scrutin est le fait que l’écrasante majorité des mairies soient gérées par des exécutifs à majorité relative. Ce qui ne manquera pas d’engendrer le blocage dans la gestion au cas où il n’y aurait pas d’alliances entre listes.Seules quatre communes seront gérées, selon les données livrées par l’administration de wilaya, par des exécutifs ayant obtenu la majorité absolue des sièges. Il s’agit des mairies de Ain Zaouïa (FLN), Ait Toudert ( FFS), Ait Yenni (FFS) et Fréha (RCD).Les résultats livrés par l’administration révèlent les chamboulements enregistrés à l’issue de ce scrutin. Ainsi donc, les communes traditionnellement acquises à la formation d’Ait Ahmed ou à celle de Saïd Sadi sont «tombées» entre les mains d’autres forces politiques. Il s’agit notamment des mairies de Aïn El Hammam et d’Azazga, fiefs incontestés du FFS, qui sont passées respectivement au RND et au FLN. Si à l’ex-Michelet, le FFS est renversé par la formation d’Ahmed Ouyahia, à Azazga c’est le vote-sanction qui l’aura éjecté au profit d’un jeu très serré entre le FLN et le RCD. Dans cette ville, la sanction est venue principalement, dit-on, de Cheurfa, village natal de l’ex ministre et néanmoins cadre du FFS, Chérifi Mohand Amokrane, qui a voté au profit du FLN et des Indépendants.La formation de Saïd Sadi a été battue à Timizart par le FFS et à Bouzeguene au profit des Indépendants. A Boudjima où le RCD et le RND étaient en ballottage, l’APC est revenue à ce dernier pour lequel le facteur âge a joué. Le Parti des travailleurs qui s’est présenté dans 13 communes (200 candidats) n’a pu récolter que 10 sièges totalisant 4014 voix exprimées en sa faveur. La grande gifle a été portée contre le parti islamiste HMS qui n’a récolté que 3 sièges pour les 62 candidats portés sur ses quatre listes.Ces élections ont connu un taux de participation de 31,32% aux APC avec 180776 votants sur les 576668 inscrits. Le nombre de suffrages exprimés est de173445 contre 7831 bulletins nuls. La participation au vote pour l’APW était de 172269 votants sur le même nombre d’inscrits dont 165589 de suffrages exprimés contre 6700 bulletins nuls.Lors du point de presse tenu conjointement par le wali et le directeur de la réglementation et des affaires générales (DRAG) de la wilaya aux coups de 6h30 d’hier matin, ceux-ci se sont réjouis de ce taux de participation qui marque «un net progrès par rapport aux scrutins de 2002, 2004 et celui du 29 septembre dernier». Les conférenciers ont estimé que la participation à cette consultation électorale «renseigne sur l’évolution de l’esprit citoyen et sur le regain d’intérêt de la population à la chose politique».Revenant sur la difficulté de gérer les APC où plusieurs listes se sont retrouvées ex æquo, le wali s’est voulu rassurant en se mettant à l’avant-garde pour “aider ces élus à travailler dans la cohésion”. “Il faut dépasser les considérations partisanes pour s’impliquer dans l’intérêt du citoyen et de la démocratie. Nous nous engagerons à apporter notre soutien aux élus pour travailler la main dans la main au profit du développement de la wilaya».

M.A.T

14 communes en ballottage. La course très serrée à la mandature des mairies de la wilaya de Tizi Ouzou a fait ressortir 14 communes en ballottage pour lesquelles il a été tranché, sous réserve de la décision de la commission électorale de wilaya et la validation du conseil constitutionnel, en faveur des listes contenant des têtes d’affiches les plus âgées.A Aït Aïssa Mimoun (9 sièges), quatre listes se sont retrouvées à égalité de sièges. Il s’agit du FFS, FLN, RCD et les Indépendants. Dans la commune de Yattafene, trois partis sont arrivés premiers (FFS, FLN et RND) tout comme à Ait Mahmoud (FFS, FLN, RCD). Ces trois APC sont revenues au FFS. Ce parti a également raflé les municipalités d’Ait Khellili et Makouda en ballottage avec le FLN et celles de Abi Youcef et de Tizi-Ghennif face aux listes indépendantes.Aux Ouadhias où le FFS, le FLN et les Indépendants sont arrivés à égalité, la règle du candidat le plus âgé a tranché en faveur du FLN. C’est le cas également à Beni Aissi devant les Indépendants, à Azazga face au RCD et à Iferhounene où le parti de Belkhadem a pris le dessus sur le FFS.Le parti de Said Sadi a été favorisé par cette règle à Agouni Gueghrane à égalité avec le RND et à Tizi-Rached devant le FFS. La seule commune où le RND s’est octroyé une APC en ballottage est celle de Boudjima devant le RCD.

M.A.T

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