A Maâtkas, une région de l’olivier par excellence, la campagne s’annonce prolifique. Contrairement à l’année dernière où la nature n’a pas été du tout généreuse. Du coup, la cueillette a déjà commencé depuis deux semaines, pour éviter tout retard. Un propriétaire d’une huilerie moderne, du coté de souk el Tenine, nous apprendra : «La saison s’annonce sous de bons auspices. La production attendue sera importante et dépasserait toutes les prévisions. Il n’y a qu’à voir les oliviers qui plient sous le poids des fruits. La triture est déjà lancée pour satisfaire nos clients et leur éviter les longues attentes. Nous ne pouvons pas temporiser davantage, sinon la campagne pourrait se prolonger jusqu’au mois d’avril, ce qui pourrait compromettre la récolte». Pour leur part, les paysans ont déjà commencé à travailler et n’hésitent pas à se faire accompagner par tous les membres de leur famille ; on a besoin de tous les bras. L’un d’eux, rencontré du coté de Tighilt Mahmoud confiera : «Cela fait plus de deux semaines que nous avons commencé la cueillette. La production est abondante et il faut plusieurs bras et travailler durement pour tout ramasser. La nature est généreuse mais encore faut-il, quelle soit clémente pour nous permettre de tout engranger». Il est à signaler que l’huile d’olive chère aux Kabyles, du fait de sa valeur nutritive, a connu ces dernières années une importante augmentation de son prix à cause de la faible production des saisons écoulées. La plupart des propriétaires d’oliveraies ont dû l’acheter alors qu’ils étaient vendeurs, dans un passé récent. A présent, le litre d’huile d’olive est proposé à partir de 500DA. Avec la récolte prometteuse de cette année, il est attendu une baisse considérable de son prix. Mais pour cela, les Kabyles doivent retrousser leurs manches pour œuvrer ardemment, car le travail de l’oléiculture est pénible et nécessite beaucoup de courage et de patience.
Hocine Taib
