Les étudiants de l’Institut des sciences de la matière et des sciences techniques (auxquels se sont joints les étudiants d’autres départements) sont en passe, d’entamer leur quatrième semaine de grève, sans que cela ne semble inquiéter les responsables du centre et leur tutelle. Il n’est pas exclu, voire il est fort probable, que la protestation se prolonge jusqu’aux vacances d’hiver, prévues à compter de la fin de la semaine prochaine.
En aucun cas, les étudiants grévistes auraient amputé leurs cursus (déjà relativement court) d’une tranche temporelle importante (en terme pédagogique) qu’il leur serait difficile de rattraper, si toutefois, ils décidaient de reprendre les cours. Ce qui n’est pas évident, puisque la reprise est conditionnée par l’avènement d’une commission d’enquête, l’exigence phare des protestataires. Cette commission d’enquête, à supposer qu’elle soit diligentée par la tutelle, aurait à lever le voile sur ce que, le professeur Amarouche Mohand, l’ancien directeur de l’Institut, qualifiait de situation de pourrissement. Pour rappel, ce dernier nous apprenait lors d’un point de presse, animé il y a plus d’une semaine, (voire notre édition du 1er décembre), que le 19 septembre, bien avant que les choses n’en arrivent là l’ensemble des enseignants de l’institut (stagiaires et titulaires s’étaient concertés pour arrêter une plateforme de conditions minimales de fonctionnement normal de l’institut. Il était question entre autres, de l’impératif “d’encourager les mutations d’enseignants de rang magistral dans les différents domaines notamment par les mesures incitatives (logement et autres commodités)’’ et la revendication “ d’intégrer spécifiquement et en priorité les agents de laboratoire et ingénieurs dans le plan de gestion de ressources humaines (PGRH) de l’année en cours’’.
Cela étant fait, l’ancien directeur ne manquera pas d’alerter le ministre, le wali et le directeur général de la Fonction publique. A ce dernier, il soulignera les irrégularités, qui entachent les recrutements. Il expliquera dans son courrier que “ la commission qui s’est chargée d’examiner la validation des dossiers ainsi que l’organisation du concours lui-même, notamment à l’Institut des sciences, est composée d’enseignants eux-mêmes stagiaires nouvellement recrutés en prenant le soin d’écarter les enseignants titulaires ’’.
De leur côté les étudiants aussi avaient arrêté une plateforme de revendications ayant essentiellement trait à l’aspect pédagogique. A l’entame de leur grève, ils intégreront l’exigence de l’avènement d’une commission d’enquête. En attendant que cela advienne ou n’advienne pas, l’année universitaire est déjà sérieusement chahutée.
S. O. A.