Les propriétaires des huileries expliquent ce faible rendement par le fait que la cueillette, cette année, a débuté bien avant la période propice arrêtée, selon eux, à partir du 15 décembre.
Pour éviter la moisissure et la fermentation des olives ramassées, les agriculteurs procèdent à la trituration (transformation). De plus, c’est une façon d’assouvir la gourmandise des campagnards qui ont hâte de goûter à la nouvelle huile. 12 litres au quintal, tel est le rendement tiré de ce premier quota de la récolte qui se situe bien en deçà de la moyenne habituelle qui varie entre 18 à 22 litres au quintal. Les propriétaires des huileries expliquent ce faible rendement par le fait que le ramassage, cette année, a débuté bien avant la période propice arrêtée selon eux à partir du 15 décembre. Par ailleurs, tous les agriculteurs de la région de M’chedallah racontent, à l’unanimité que la maturité des olives cette année marque un retard assez considérable, un fait remarquable à la couleur des grains, qui est encore blanc claire ou jaune, rarement noire, signe de l’arrivée du processus de maturité à terme. Un phénomène que nos cultivateurs imputent à un taux d’humidité assez élevé à cause d’un micro climat qui s’est installé depuis la mise en service de plusieurs barrages entre la région de Bouira et celle de Bgayet. Sur un autre volet, le prix des olives, ces derniers jours, varie entre 30 à 35 dinars le kilo, un prix assez alléchant qui transforme les traditionnels « chapardeurs » en de véritables voleurs. Plus grave encore, ils sont en passe de se constituer en réseaux bien partis pour s’inscrire dans la liste, déjà longue, des fléaux qui ravagent la région et causent des cauchemars à de paisibles pères de familles qui suivent, angoissés, l’évolution rapide et négative de toutes sortes de vices et maux sociaux d’une société qui perd, l’un après l’autre, ses repères ancestraux.
Quand les voleurs sévissent !
Les propriétaires d’oliveraies sont contraints de livrer bataille à des groupes de voleurs qui innovent pour tromper leur vigilance, tel le répressible procédé utilisé par ces voyous qui consiste à couper, à l’aide de puissantes scies à main japonaises, les branches les plus chargées d’olives pour aller cueillir les grains, en toute …sécurité dans un ravin ou en plein foret. Non seulement, ils causent des ravages sur la récolte mais, aussi, ils détruisent les oliviers d’où, la nécessité absolue de l’implication de l’état. Un contrôle rigoureux des maquignons réduirait sensiblement ce néfaste phénomène, tout à fait nouveau dans la région. De plus, ces revendeurs acceptent quelques kilos des enfants qui s’adonnent à de petits larcins pour se faire un peu d’argent de poche et la plupart des parents sont au courant et ferment les yeux et contribuent inconsciemment à inculquer à ces petits innocents le goût, pour ne pas dire le vice, du vol. Et s’agissant d’adolescents et d’adultes qui ramènent des olives par sacs de 50 kilos et de nuit, pour passer inaperçus, les maquignons qui acceptent ce genre de transactions dans de telles conditions ne peuvent être qualifiés que de receleurs et doivent être combattus et par les services de sécurité et par les citoyens qui ont pour devoir de les dénoncer. S’agissant des transactions qui se passent en pleine campagne et bien souvent de nuit, loin du regard des services étatiques, l’implication de la société civile est plus qu’indispensable pour étouffer dans l’œuf ce fléau naissant avant qu’il ne se généralise et se banalise comme le reste des actes de délinquances qui minent dangereusement la Kabylie.
Oulaid Soualah