Tizi Ouzou : La fête sera-t-elle gâchée par le mauvais temps ?

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Les musulmans aux quatre coins de la planète célébreront aujourd’hui, la fête de l’Achoura. En Kabylie, au delà de la fête religieuse, c’est le froid et la neige qui retiendront le plus l’attention.

Les occasions religieuses gardent toujours leurs cachets particuliers en Kabylie. Malgré le temps qui passe, les traditions sont bien gardées et les générations montantes marquent l’événement même si les convictions et les croyances ne sont pas nécessairement les mêmes.

Cette année, le grand froid annoncé pour ces jours-ci risque de gâcher la fête dans plusieurs endroits. Achoura ou “Thaâchourt», comme dit en Kabylie, qui coïncide avec le dixième jour de l’an Hidjrien, elle fait partie justement de ces fêtes religieuses célébrées annuellement avec faste dans la région.

Même les fortes pluies et le froid glacial annoncés pour ce week-end, pourraient empêcher un grand nombre de citoyens à prendre part à la fête, notamment les résidents dans d’autres régions du pays, qui ne pourront faire le déplacement dans des conditions climatiques particulièrement difficiles, il reste que les traditions culinaires et autres rites seront certainement au rendez-vous. En cette période de grand froid, les Kabyles de Tizi Ouzou verront l’avènement de cette fête religieuse d’un bon œil puisque cela, leur permettra à coup sûr, de s’offrir un bon couscous traditionnel garni de viande.

A Michelet où le mausolée Djeddi Menguellet ou Akkal Aberkan de Beni Douala, les citoyens viendront déguster ce bon plat kabyle dans une ambiance qui, comme chaque année, sera conviviale.

C’est aussi une occasion de conjuguer tradition et spiritualité. Les préparatifs de la fête commencent généralement quelques jours avant le jour “J”. Les membres des comités d’organisation, mettent en place un service d’ordre, qui veillera au bon déroulement de la fête.

Des sacs de semoule sont également distribués aux foyers pour la préparation du fameux couscous traditionnel. A Beni Douala, par exemple, un bœuf est sacrifié et durant toute la soirée, les organisateurs s’affairent à la préparation du plat, qui sera partagé par les milliers de visiteurs. Le lendemain, les familles sortent en groupe en direction des lieux, pour partager un moment de communion.

Au delà de la dimension religieuse de la fête, c’est une occasion, comme d’autres d’ailleurs, qui permet de sortir de la monotonie et le rythme de vie, qui marque le quotidien au sein des villages. Cependant, la montée de certains courants idéologiques engendre, ces dernières années, des tensions au sein des villages. Certains voient mal le fait que des citoyens s’adressent aux saints et mausolées érigés aux quatre coins de la région.

D’autres disent qu’ils croient surtout à la symbolique de cette fête incarnée par ces retrouvailles entre villageois, cet esprit de partage et une formidable communion qui permet à chacun de se retrouver et d’admirer la chaleur et la beauté des traditions.

Jadis au temps où il n’y avait ni prêche ni fetwa, nos aïeux profitaient des occasions, pour justement renforcer les liens dans la société éliminer les désaccords et partir sur de nouvelles bases de partage et de tolérance. C’est aussi une opportunité pour venir en aide aux démunis, regarder autour de soi à la recherche d’une âme dans le besoin, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. Ceux, qui se pressent d’interdire aux citoyens de fêter une fête religieuse par des cours et autres leçons venues du Moyen-Orient feront bien de s’occuper de tous ces pauvres malheureux qui s’adressent en ce jour de l’Achoura à la société en quête d’aide et de Zakat. Ne pas sacrifier le paraître sur le dos de l’être et se consacrer à l’essentiel, comme l’entraide et la solidarité en perte de vitesse. C’est aussi cela la vocation de la fête de l’Achoura, qui consacre le début de la période de la Zakat, une sorte d’impôt, instauré dans les sociétés musulmanes dans le temps pour équilibrer le système sociétale. Pour cette année, le seuil de la Zakat est fixé cette année, par le ministère des Affaires religieuses à 335 750 dinars.

Elle correspond au quart du dixième, soit 2,5 % de toute valeur ayant atteint ce seuil au terme d’une année, à savoir l’argent, les offres commerciales et les marchandises évaluées au prix de vente actuel le jour de la Zakat, le seuil de la Zakat a été calculé sur la base de 20 dinars, or dont le poids est estimé à 85 grammes, alors qu’AGENOR a fixé le prix du gramme d’or de 18 carats à 3 950 dinars.

A. Z.

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