Seddouk / Le téléphone fixe ne sonne plus

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Les habitants des quatre villages d’Amdoune- N-Seddouk en l’occurrence Seddouk Ouadda, Seddouk Oufella, Tibouamouchine, Ighil n’Djiber, ne savent plus à quel saint se vouer pour les aider à avoir le téléphone câblé dans leurs foyers.

Situés pourtant à environ trois kilomètres du chef-lieu de la daïra de Seddouk à vol d’oiseau et comptant une population globale d’environ 5000 habitants, qui sont aux abonnés absents depuis que des voleurs ont subtilisé en 2001 le câble de la ligne principale. «Déjà une décennie que nous sommes privés du téléphone fixe et par ricochet de l’usage de l’Internet, du fax… de cybercafés et cabines téléphoniques publiques… Ce qui fait que, pendant que les autres bourgades se développent, les villages d’Amdoune n’Seddouk régressent en perdant ce qu’ils avaient déjà. Pourtant l’Etat a investi des dizaines de milliards pour la construction du mausolée de cheikh Aheddad et la réhabilitation de ses possessions. Nous voudrions qu’elle nous en rajoute le téléphone fixe et le gaz de ville. Beaucoup de bourgades ont bénéficié d’un central téléphonique, à défaut d’un réseau câblé. Et nous avons un terrain ou il sera édifié. La balle est donc dans le camp de l’Actel à qui, on a formulé des dizaines de requêtes adressées à tous les niveaux de sa hiérarchie, de l’agence d’Akbou au ministère», explique un notable tenant dans sa main une dizaine de copies de requêtes restées sans suite. Certains foyers, qui ont les moyens ont pu s’acheter un téléphone à distance de type WLL. Mais les détenteurs de ces appareils se plaignent qu’il ne comporte pas d’option Internet. A travers cette carence, estime-t-on, cet organisme va à l’encontre de son statut d’entreprise commerciale basée sur le profit. Même si les villageois d’Amdoune peuvent se targuer être les premiers dans la commune de Seddouk à goutter aux prémices de l’Internet grâce à un cybercafé ouvert par un particulier en 2000, lequel est fermé en 2001 pour ne plus rouvrir suite au vol du câble téléphonique, l’Actel refuse toujours son remplacement, force est de constater qu’aujourd’hui les amoureux du net doivent faire des kilomètres en allant jusqu’à la ville de Seddouk, de jour comme de nuit, qu’il vente, pleuve ou sous un soleil de plomb pour surfer sur la toile. Quand un jeune est bercé par la connexion et qu’il ne trouve pas de transport de nuit, il rentre à pied en empruntant un sentier boisé au risque de se faire agresser. En d’autres termes, depuis l’avènement du téléphone fixe à distance, soit le WLL, la couverture en Internet reste très faible a Amdoune n’Seddouk. Les quelques chanceux dont le nombre reste insignifiant et se comptant sur le bout des doigts (quatre ou cinq à tout casser) qui ont pu avoir l’Internet chez eux, se plaignent du débit très faible et des déconnexions récurrentes et longues qui durent parfois des jours, voir des semaines. «Cela fait six jours que l’Internet ne fonctionne plus à Amdoune n’Seddouk. Et la plupart du temps quand on téléphone à Actel pour signaler la panne, leur combiné sonne et personne ne répond. Par ailleurs, le débit est très faible. Il faut vraiment avoir de la patience pour effectuer un téléchargement. Et encore, si on ne passe pas la journée devant son micro sans être sûr de terminer le travail», se révolte un abonné dépité. «En 2010, le téléphone à Amdoune n’Seddouk est devenu un luxe quant à l’Internet n’en parlons pas. Il faut avoir des bras très longs pour se dénicher un appareil ayant cette option. Au marché noir, ils se vendent jusqu’à 50.000 dinars. Le paradoxe, des centaines de demandes roupillent dans un tiroir à l’Actel d’Akbou. Et ce qui est surprenant, dans la réalité il n y a que quatre abonnés qui ont l’Internet chez eux. Quoique, quand un prétendant se présente à l’Actel d’Akbou pour demander un abonnement on lui répond par une formule devenue célèbre : «le BTS de Beni Djemhour est saturé», dénonce-t-on.

L.Beddar

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