Sans réseau d’assainissement depuis 30 ans

Partager

Quelques années avant l’installation pour une longue durée de la décennie noire, on pouvait compter sur le bout des doigts le nombre de maisons implantées sur le grand terrain situé en face de mosquée de Krichiche. Il y avait tellement peu d’occupants qu’on a pas pensé à le baptiser, un moment taâ el ghofla comme aiment à l’appeler les gens de Lakhdaria que, d’ailleurs, Brahim et trois autres familles ont choisi pour prendre place sur l’espace vierge. «J’ai quitté Djebel Bouzegza en 87 pour ce lot, plus tard, quand l’insécurité a commencé a se faire de plus en plus menaçante, l’endroit presque inhabité a suscité de l’intérêt au sein des populations des zones rurales de Lakhdaria qui, juste en s’établissant, lui ont donné le nom de Meghraoui. Hay Meghraoui est maintenant plein à craquer. Il n’y a pas l’ombre d’un lopin à ouest Krichiche. Un rapprochement des rails qui, toutefois, dit Brahim, «n’a jamais donné lieu à des accidents. On fait attention». Ceci, ne constitue pas l’unique souci des résidents. Il y a si peu, un projet de réalisation d’un réseau d’assainissement a connu un début d’activité quelques regards ont été aménagés, puis, à la déception générale, l’équipe chargée de son exécution n’a pas conduit au bout les travaux. L’attente fût longue et sans lendemain. Ne pouvant plus supporter davantage, les foyers ont pris l’initiative d’aménager eux même la conduite d’assainissement en orientant chacun la sienne vers un talus. Mine de rien, 23 années se sont écoulées depuis leur venue, donc la cellule familiale autrefois peu nombreuses s’est élargie à d’autres membres, qui pour la plupart activent faute de poste de travail stable comme berrah dans les arrêts de transports au marché Djeninat, et au souk lycée. Ils se sont rapprochés des entreprises chinoises et canadiennes opérant dans les environs, et ont constitué des dossiers en vue d’être élus dans les dispositifs mis en place par l’état, à travers ses structures que sont L’ANSEJ, et autre CNAC. Seulement, souligne le père de famille « makayen oualou, des gestes routiniers s’exécutent quotidiennement presque tous les mois de l’année, à l’exception de la période de la cueillette des olives, où même ceux s’adonnant au commerce informel sont mobilisés par des virées régulières vers les oliveraies de Djebel Bouzegza. Mais si ce n’était que cela ! Les habitants ne se sentiraient pas oubliés, le lotissement donne l’air d’un ensemble de constructions illicites où l’autorité ne programme pas les moyens d’accompagnement nécessaires du fait de l’implantation non autorisée. A Meghraoui, les allées n’ont pas été prises en charge, aucune trace de bitume, ni autre matériau, n’apparaît en surface, en plus, tient à signaler Brahim «des ténèbres envahissent les lieux faute d’éclairage public».

A. Chérif

Partager