Akbou / Le service de l’état civil débordé

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Décidemment, depuis que l’APC d’Akbou a procédé il y a quelques jours, à la suppression de 15 emplois au service de l’état civil, c’est une foire d’empoigne qui s’installe chaque matin à l’ouverture des guichets.

Pourquoi tout ce beau monde afflue chaque jour à ce service ? Et bien pour une raison très simple, Akbou était auparavant la daïra d’un vaste territoire, allant de Chellata à Beni Ouartilane et d’ouzellaguene à Boudejellil. Ce n’est qu’à partir du découpage administratif de 1984 qu’elle en est déchargée d’une partie. L’unique hôpital, datant de l’ère coloniale et se trouvant en ville, est le seul établissement possédant une maternité où accouchent les femmes enceintes de toutes les communes rattachées à Akbou. Toutes les naissances, survenues dans cet hôpital, sont enregistrées au niveau du service de l’état civil d’Akbou. Pour satisfaire la demande qui va crescendo, une vingtaine de guichets ont été créés, mais en vain. «J’ai six enfants, tous nés à l’hôpital d’Akbou, qu’on a transcrit dans les registres de ce service. Je suis devenu presque un habitué des lieux. Et quand je viens pour une pièce de l’état civil, c’est pour une demi journée quand ce n’en est pas une que je sacrifie», raconte un citoyen. Sur une armada d’employés affectés à ce service, quinze, exerçant occasionnellement, ont été remerciés et il n’en reste que cinq, un effectif très amoindri qui travaille sous tension, nous dit-on. «Il faut vraiment se lever tôt pour avoir un jeton qui ouvre droit à la délivrance d’une pièce administrative quelconque relevant du service de l’état civil. Le premier usager qui arrive ouvre une liste que les autres complètent au fur et à mesure de leurs arrivées. Le comble, seulement 150 jetons sont distribués le matin, soit la moitié du nombre des usagers, qui s’adressent à l’état civil, seulement. «Mon cas est édifiant, je viens de Béni Maouche. J’ai pris pourtant le premier bus et, en arrivant à 7h du matin, le planton m’informe que le quota de jetons de la journée a été distribué», souligne un autre citoyen dépité. Pour en savoir plus sur la genèse de ce problème, nous avons consulté Mr.Arezki Iskounéne, le représentant permanent du P/APC d’Akbou, qui a donné plus de détails: «Depuis une dizaine d’années, la commune d’Akbou fonctionne avec un effectif amoindri. On a procédé à des recrutements anarchiques tout azimuts sans se référer à un plan de gestion, inexistant d’ailleurs. Cet état de fait, le trésor ne l’admet plus et exige qu’un plan d’effectif en bonne et due forme soit établi au préalable. D’ailleurs, comme premier levier utilisé il a refusé le payement des salaires des quinze employés occasionnels que nous avons mis en congé forcé. Ces employés ont la latitude de participer à un concours qui sera organisé prochainement, l’une des exigences du Trésor, d’où seront recrutés ceux qui ont réussi à l’examen », dira notre interlocuteur. Il y a quatre mois, l‘APC a établi un plan des effectifs prévoyant des recrutements chaque année et ce, jusqu’à résorption totale du déficit en personnel.

L. Beddar

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