Une fois encore, les enseignants de la wilaya de Tizi-Ouzou entament leurs vacances sans argent. Leurs salaires, qui devaient leur être payés entre le 8 et le 12 du mois en cours, ne sont pas encore virés. Par ailleurs, la prime de rendement qu’ils perçoivent trimestriellement, semble, elle aussi, reléguée aux calendes grecques. Ils font « le pied de grue » à la poste, depuis une semaine, pour s‘entendre dire la même réponse «pas encore !».
Par les temps qui courent, rares sont les maîtres qui peuvent se targuer d’avoir des économies une fois la fin du mois bouclée. Leurs bourses n’ont jamais été autant mises à mal, après les dépenses des fêtes et de la rentrée. Les salaires, bien que revus à la hausse, leur permettent tout juste de faire face aux dépenses courantes. Ainsi, lorsqu’un retard survient dans le virement, c’est l’inquiétude au sein de la corporation. On ne décolère pas contre «l’académie qui nous refait le même coup, arrivée des vacances» rappelle Amara, alors que Nacer, son compagnon qui vient de demander « le nouvel avoir», estime que « nous sommes méprisés, la tutelle nous attend au tournant pour nous sanctionner à la moindre incartade alors qu’elle ne fait aucun effort en notre direction. C’est à croire qu’elle veut nous faire payer les augmentations qu’elle nous a accordées.» Une réflexion partagée par bon nombre de leurs collègues qui passent leurs vacances entre la maison et la poste, à attendre un virement qui tarde à venir. Personne ne comprend pourquoi «les retards soient plus fréquents que les virements réguliers».
A.O.T.
