Hiver 2010/2011 : Prendre les devants

Partager

Les lève-tôt et non moins friands des matinales de la chaîne II, connaissent sans doute la voix légèrement enrouillée de notre ami Méziane annonçant les prévisions météorologiques de la journée, voire des soixante douze heures, à venir.

L’animateur du bulletin météo use d’une structure sémantique puisée dans notre univers culturel pour prévenir du temps qu’il ferait. La semaine dernière, à titre indicatif, en l’entendait annoncer sur les ondes, avant de clore son bulletin : “amerbuh-nni ad d-yawed taggara n ddurt (l’heureux évènement arrivera en fin de semaine)”. Retenons que pour Ameziane et l’environnement dans lequel, il baigne, “la neige” et synonyme de “amerbuh (un heureux évènement)”. Comment ne le serait-il pas, quand on sait que les chutes de neige garantissent le renforcement des ressources hydriques et une meilleure année agricole.

Cela étant et quand bien même notre ami de la chaîne II, s’interdit l’alarmisme, il n’en demeure pas moins, que la poudreuse pourrait causer des dégâts incommensurables.

Cela et déjà arrivé en hiver 2005, où, rappelons-le, Bouira, à l’instar de beaucoup de régions, avait vécu une situation de blocage. Cela ne s’était pas seulement traduit par l’obstruction des routes et l’impossibilité d’acheminer du gaz et des denrées alimentaires vers les villages. Il y avait mort d’hommes. Le fait qui avait alors attristé et marqué les esprits était la mort de cette femme enceinte sur la route, alors qu’on la transportait à pieds, du village vers l’hôpital de la ville. L’on se rappelle aussi que pour débloquer la situation tous les engins, y compris ceux des entrepreneurs privés, ont été mis à contribution. Mais il faut dire aussi que cette mobilisation devait survenir en amont, puisque les dégâts avaient été déjà faits par Dame Nature.

Pour cette année, les climatologues annoncent un hiver des plus rudes.

D’ailleurs, avant même son “avènement officiel», l’Europe en souffre déjà. Cette vague de froid nordique ne manquera sans doute pas de nous éclabousser. Déjà pour le week-end prochain, on prévoit un froid important. Et on en est qu’au début. Des BMS vont bien entendu avertir des bouleversements climatiques à venir. Dès lors, la balle serait dans le camp des autorités locales qui doivent à leur tour prendre les devants, avant que la neige ne tue d’une manière absurde comme cela a été le cas en 2005.

S. O. A.

Partager