La violence se manifeste de diverses manières ces dernières années, au sein de toutes les couches sociales de Kabylie. Telle une maladie contagieuse, elle gagne rapidement du terrain ; une sorte de folie collective qui gangrène dangereusement la société au dépend de la légendaire tolérance et cohabitation exemplaires de nos ancêtres.
Depuis quelques années, le moindre conflit entre deux personnes au départ, se transforme rapidement en affrontement et bataille rangée entre les proches de l’un et de l’autre. C’est attristant de constater que des hommes, la plupart des jeunes se jettent dans la bagarre, bien souvent sans savoir le mobile de cet échange de coups où se mêlent les barres de fer, les couteaux et les pierres, c’est à croire qu’ils tirent un certain plaisir à se casser mutuellement la G…Une sorte de défoulement qui se termine tout le temps au commissariat, à l’hôpital et enfin au tribunal. Un inévitable aboutissement final qu’on ne prend en compte qu’une fois l’irréparable consommé. La région de M’chedallah est parmi celles de la Kabylie qui vit au rythme de cette nouvelle forme de violence qui la secoue sporadiquement. Les dernières bagarres générales en date sont celles de Selloum commune Aghbalou, Taourirt commune d’Ath Mansour et enfin la Nouvelle-Ville de M’chedallah, des bagarres identiques où plusieurs membres de deux familles se sont violement empoignés avec utilisation d’armes blanches et dont les bilans, se caractérisent par des blessures plus au moins graves tel des traumatismes crâniens, des fractures des membres ou de blessures profondes. Une chose au moins explique ce climat naissant de violence, c’est la perte d’influence des sages sur la société ; des sages qui se laissent prendre de vitesse par ce genres de conflits et s’embrasent rapidement de plus en plus, quand les sensibilités sociales s’en mêlent tel le clanisme, l’esprit de village ou du Aarch. Quand les antagonistes sont issus de milieux différents ou ayant des convictions politiques différentes, ces sages se retrouvent eux-mêmes positionnés malgré eux, en fonction des affinités des uns et des autres Un autre mobile de cette violence est la délinquance dans toutes ses formes ; sans généraliser, on retrouve cependant que le dérapage du comportement est à l’origine d’affrontements qui dégénèrent Dans ce dernier cas de figure, l’Etat a une part de responsabilité en fermant les yeux sur certains aspects de cette délinquance galopante tel la vente et la consommation de boissons alcoolisées de manière anarchique, ni réglementées ni encore moins contrôlées. Les amoncellements d’emballages de ces boissons ajouté à des tapis de mégots de drogues au niveau du moindre espace des environs immédiats de l’ensemble des centres habités se passe de tout commentaire. Faute d’une rapide prise en charge et par l’Etat et par les couches encore conscientes de la société civile, cette folie de violence est bien partie pour s’ancrer solidement dans les mœurs, les us et coutumes de la génération montante.
Oulaid Soualah