L’opération d’emblavement menée à terme

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Ce sont pas moins de 225 quintaux de blé dur qui ont été semés sur une surface de 150 hectares composant la ferme semencière et de production de plants de M’Chedallah.

Une campagne de labours/semailles menée tambour battant par l’infatigable équipe de cette ferme, une opération qui aura duré moins d’un mois et à laquelle on apporte les dernières retouches avant de ranger le matériel et attendre la prochaine campagne moisson/battage qui interviendra dans 6 mois en misant sur la clémence du ciel et surtout une bonne pluviométrie. Cette ferme est une ex-pépinière amputée de son moyen d’irrigation, qu’est le puits E51 réquisitionné pour servir d’AEP depuis 5 ans et qui d’ailleurs n’a jamais été utilisé. Pour mener à terme cette campagne 2010/2011, le gérant de la ferme M. Idriguene Hamid nous apprend qu’il a fait recours au recrutement d’une main d’œuvre contractuelle (saisonnière), quand aux ouvriers permanents, ce responsable rappelle qu’ils cumulent 45 mois sans salaires. Le cas de cet énigmatique forage inutilement réquisitionné et celui des salaires impayés, doivent faire objet d’un intérêt particulier des pouvoirs publics locaux et des hauts responsables du secteur de l’agriculture car, cela va en nette contradiction avec tout le tapage politique fait autour de la relance de l’agriculture. Une relance dont on ne cesse de parler depuis plusieurs années notamment sur l’écran de l’ENTV, et qui servirait à combler l’après pétrole. En coupant les vivres depuis 4 ans aux ouvriers de cette ferme de 180 ha, et en l’amputant de l’essentiel de son système d’irrigation, le constat est amer et ce n’est pas de cette manière qu’il convient d’assurer l’après pétrole. Contre vents et marées, le courageux gérant et son équipe refusent de baisser les bras pour autant, et comptent lancer en parallèle à la campagne labours/semailles pour le programme 2010/2011, la plantation de 2 000 plants d’oliviers sur une surface de 10 ha. Pour rappel, la campagne 2009/2010 a rapporté pas moins de 25.000 quintaux de blé dur malgré une faible pluviométrie. Une dernière indication du responsable qui prévoit un rendement d’au moins 20 quintaux/ha. Une prévision qui ne manquera pas de susciter l’intérêt de ceux qui ambitionnent une autosuffisance en matière de produits agricoles. Pourtant, cette ferme avait connu durant l’époque coloniale une vitesse de croisière, alors que jadis, ces terres étaient gérées par des colons durant des décennies. Ces mêmes colons sont parvenus à exporter par bateaux entiers vers plusieurs destinations européennes toutes sortes de produits agricoles entre le blé dur, l’huile, la pomme de terre ainsi que toute une gamme de variété de fruits et légumes à partir de cette ferme qui ne produit malheureusement, à l’heure actuelle, que le 1/10 de ses capacités réelles.

Oulaid Soualah

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