Les retraités cadenassent l’agence BADR

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C’est une foule compacte composée de plus d’une centaine de retraités qui ont, hier matin, dans un excès de colère, procédé à la fermeture de l’Agence de la BADR de M’chedallah, pour protester contre le manque de liquidités persistant dans cet établissement.

Excédés et indignés de faire chaque jour la chaîne, de longues heures durant, devant cette banque pour enfin de compte retourner chez eux bredouilles, des septuagénaires pour la plupart, ont cadenassé les portes de la BADR. Les clients de cet établissement bancaire n’en sont pas là à leur première tentative, car ils avaient déjà procédé par le passé au blocage de cette agence durant quelques heures, dans l’espoir que leurs voix seraient entendues. Mais ce n’est apparemment pas le cas puisque, selon les protestataires, le phénomène de manque de liquidités en devise devient récurrent à tel point qu’il est impossible et impensable pour ces retraités d’outre-mer de retirer leurs pensions dans cette agence. “En cette période hivernale, nous sortons de chez nous à 5h00 du matin, pour prendre le bus afin d’éviter les files d’attente interminables, qui se forment devant la banque….nous attendons en pleine nuit, dans ce froid glacial dehors qu’il pleuve ou qu’il neige jusqu’à l’ouverture des guichets à 9h00 et en fin de compte, on nous annonce toujours la même chose : “Il n’y a pas d’argent !’’ Un état de fait, qui est considéré comme du laxisme par les vieillards qui rajoutent que le sérieux laisse à désirer dans cette agence : “A maintes reprises lorsque nous pouvons effectuer des retraits, la petite monnaie est inexistante… ces petites pièces que nous laissons à chaque retrait, se révèle être un petit pactole une fois reconverti en dinars…’’ D’autres retraités avouent pour leur part, qu’il est rarement possible de retirer l’intégralité des sommes versées, par les organismes de retraite de France ou d’Europe : “Nous touchons rarement nos retraites en un seul retrait, il nous faut faire des aller et retour plusieurs jours durant dans cette banque pour encaisser la totalité de notre dû…’’ Hier matin, alors que la colère avait atteint son paroxysme et que la grogne montait crescendo, les quelques deux cents personnes, qui avaient retiré leurs jetons ont pris la décision d’acheter une chaîne métallique et un gros cadenas pour fermer les portes de cette institution. Le responsable de cette agence que nous avons tenté de joindre s’est refusé à tout commentaire après avoir toutefois, confirmé qu’il y a effectivement un réel manque de liquidités. Les retraités se sont ensuite dirigés vers la daïra pour faire entendre leur colère, mais on les orientera vite de nouveau vers cet organisme bancaire. Les vieillards rencontrés sur place sont unanimes, pour déclarer que cette Agence ne rouvrira ses portes qu’une fois la totalité des règlements des arriérés de leurs retraites aura été effectué.

Hafidh B.

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