Saharidj : La dégradation des pistes agricoles pénalise les paysans

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Faute d’entretien et en raison de l’importance de la pluviométrie et des chutes de neige, la majorité des pistes agricoles ont connu des dégradations qui les ont rendues inutiles et impraticables.

L’ouverture de ces pistes en divers points du vaste et montagneux territoire de la commune de Saharidj à vocation agro-pastorale a été accueillie avec un vif intérêt et un grand soulagement par la population de l’ensemble des villages de cette commune. Des villages dont la plupart sont implantés en haute montagne sachant que dans cette région dont le terrain est fort accidenté ce projet d’aménagement de pistes est une opération hautement stratégique et surtout d’une inestimable utilité. Des pistes qui permettent de mettre en valeur des terres agricoles dites de montagne avec d’importantes incidences sur le développement local, et par ricochet sur le niveau de vie de ces populations semi sédentaire. La preuve qui se passe de tout commentaire et la plus tangible quand à l’intérêt que portaient les citoyens à ces pistes, est la forte mobilisation de ces mêmes citoyens, lors de leur aménagement. Ces derniers ont, en effet, suivi pas à pas cette réalisation et chacun tenait à ce que les pistes passent à proximité de ses terres, cela pour des raisons évidentes de son utilisation pour la reprise des travaux agricoles. L’importance capitale que revêt ces pistes aux yeux des paysans s’explique par le fait que durant la décennie du terrorisme, à l’origine d’un exode généralisé des campagnards vers les zones sécurisées, des campagnards qui ont du se séparer, la mort dans l’âme, de leurs bêtes de sommes et de trait (ânes, mulets, chevaux) au même titre que le reste de leur cheptel faute de ne pouvoir les prendre en charge. Tous les travaux agricoles se font à l’aide de ces bêtes, les labours et le transport des produits agricoles dont les sacs d’olives qu’il faut déplacer sur de longues distances, sur des chemins escarpés pour atteindre les routes carrossables. L’ouverture de ces pistes a été à l’origine d’une reprise totale du travail de la terre durant tout le temps qu’elles étaient praticables, hélas, le bonheur de ces milliers de petits paysans a été de courte durée. Aucune de ces pistes n’a résisté plus de deux années à la furie des éléments naturels et aux attaques répétées et violentes des conditions climatiques qui se caractérisent par des pluies diluviennes et d’importantes chutes de neige. A cela s’ajoute le bâclage dans la réalisation de ces pistes, chose remarquable à l’état de dégradation avancée de l’ensemble des ouvrages, aggravé par des éboulements et glissement de terrain en continuel mouvement sur ces hauteurs exposées à une érosion extrêmement rapide. Le manque d’entretien de ces pistes achève de les rendre impraticables, provoquant une baisse d’exploitation des terres agricoles qui enchaînerait sans aucun doute par une nouvelle baisse du niveau de vie des montagnards et cela, au moment où l’Etat concède des efforts considérables allant même jusqu’à accepter des financements étrangers pour la relance de l’agriculture de montagne, une relance faut-il le souligner, conditionnée par l’état des pistes agricoles sans lesquelles rien ne peut se faire.

Oulaid Soualah

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