Le procès des cadres de l’Education renvoyé au 17 janvier

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Les cadres de la direction de l’Education de la wilaya de Bouira, placés sous contrôle judiciaire depuis juin 2009, ont comparu hier matin, devant le tribunal, qui doit faire la lumière sur les différents scandales ayant été mis à jour par le Cnapest, et dont certains faits remontent à juin 2008.

La salle du tribunal du chef-lieu de wilaya s’est avérée trop exiguë pour contenir toute la foule venue assister au procès des différents hauts responsables de l’académie. Parmi les accusés, l’ex-directeur de la direction de l’Education, qui a fait le déplacement de Khenchela, l’ex-secrétaire général actuellement en poste au ministère de l’Education, et également, plusieurs chefs de service, qui sont toujours en poste au niveau de la DE de Bouira.

Pour rappel, ces scandales impliquant à l’origine 69 personnes avaient été révélés d’une manière fracassante, par le Cnapest de Bouira et avaient longuement défrayé la chronique juste après la période des examens de l’année scolaire 2008-2009. Ledit syndicat avait alors soulevé entre autres, des anomalies lors de la session de l’examen du bac, des recrutements fictifs au sein de la direction de l’Education etc. Les minutieuses et longues investigations de la police avaient permis de déterminer les responsabilités de chacun des mis en cause avant leurs mises sous contrôle judiciaire. Parmi les griefs retenus entre autres, l’affaire dite des “ouvertures de postes fictifs” à des proches de quelques fonctionnaires de l’académie et la perception de paie, par certains autres parents de hauts responsables. Une autre affaire dévoilée par le Cnapest concerne la gestion des œuvres sociales ainsi que des irrégularités flagrantes ayant entaché l’examen du baccalauréat 2008-2009. De même, l’accusation d’un directeur d’établissement scolaire faisant part de corruption à l’encontre de certains responsables de la direction de l’Education. De graves accusations, qui impliquent également, des responsables de la Fonction publique concernant les concours des PES et des PEF.

C’est justement l’absence de témoins clés, comme un des cadres de la Fonction publique, toujours en poste, ainsi que d’autres personnes appelées à témoigner, que le tribunal a renvoyé l’affaire au 17 janvier prochain. Pour le coordinateur du Cnapest, M. Zoubir Messaoudi, que nous avons contacté ce dernier ne souhaite pas interférer dans cette affaire en cours d’instruction : “Nous souhaitons que la justice fasse son travail, juridique et judiciaire, librement dans le cadre des lois de la République et qu’elle s’en tienne à la législation…”

Par ailleurs, notre interlocuteur tient à préciser que si la justice blanchit les mis en cause, le Cnapest revendiquera leurs réintégrations. En attendant que justice soit rendue, le coordinateur de ce syndicat espère que de tels scandales ne ressurgissent plus pour entacher de nouveau le secteur de l’Education. Une allusion faite au retard quant à l’affichage des résultats des concours PEF, PES, et autres, organisés par la direction de l’Education, qui n’ont toujours pas été rendus publics.

Un soupçon de plus pour le coordinateur du Cnapest, qui dénonce l’instruction ministérielle de l’année dernière visant à écarter délibérément le représentant des fonctionnaires lors des délibérations. Une mise à l’écart qui augmente davantage les suspicions d’autant plus que les listes des résultats ont déjà fait plusieurs aller et retour, entre la DE et la Fonction publique, ces dernières semaines. Auprès de la DE, on nous assure que la direction de l’Education n’est engagée en rien dans ce retard et que la faute incombe uniquement à la Fonction publique.

C’est toutefois ce que nous a affirmé l’actuel directeur de l’Education de Bouira rencontré hier matin, devant la justice.

Hafidh B.

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