Le lit d’Assif Ouakour auquel vient se greffer Oued Aghbalou à quelques kilomètres en aval, disparaît sous des amoncellements d’ordures de toutes sortes sur plus d’un km, soit à partir d’Avaâli à proximité de Zouzamene, dans la périphérie de la ville de M’Chedallah, jusqu’à Aharache, un quartier situé au sud-est de la ville de Raffour.
Passe encore s’agissant des chargements entiers de débris de matériaux de constructions et déblais entreposés dans un parfait alignement le long de ce ruisseau, mais quand d’autres chargements d’ordures ménagers, ou ceux issus des poulaillers et d’autres déchets encore polluants, des huileries qui forment des tas puants à moins de 100 m de ce gros centre urbain (Raffour), il y a vraiment matière à s’inquiéter à l’approche de la période des grandes chaleurs. L’air commence déjà à devenir irrespirable à des centaines de mètres. L’environnement immédiat du lit de ce ruisseau est tout ce qu’il y a de pollué. Ces deux ruisseau cités (Levaâl et Ouakour) qui prennent naissance tout les deux en haute montagne sur le flanc sud du massif Tamgout dans la commune de Saharidj, sont alimentés en permanence par des dizaines de sources naturelles vives le long de leur parcours sur plus de 25 km et qui finissent leur course dans Assif N’Sahel. Donc, ces ravins qui se rejoignent à mi-chemin et ne forment qu’un seul en amont, ont servi depuis la nuit des temps et servent encore à l’irrigation des légendaires vergers de Taghzouth N’Ath Mansour, dans la commune qui porte le même nom. Légendaires pour la bonne raison qu’ils constituent une véritable pépinière de plans maraîchères. Les propriétaires de ces vergers, en plus d’entretenir d’importants vergers d’arbres fruitiers particulièrement le pêcher et le grenadier, fournissent en parallèle environ 80 % de plants de légumes aux jardiniers de la daïra de M’Chedallah particulièrement le piment et la tomate. C’est à souligner les répercussions de la pollution de l’eau d’Assif Ouakour par cet impressionnant alignement de décharges sauvages. Ce même hideux décor dénoncé l’année passée, a amené l’APC de M’Chedallah à déclencher une vaste opération de nettoyage à l’aide des équipes de blanche Algérie. Une opération saluée par tous les citoyens notamment ceux de Raffour, malheureusement, le résultat obtenu à partir de cette campagne de nettoyage n’a pas été de longue durée. La nature a horreur du vide, disait l’adage. Les équipes de blanche Algérie s’étant retirées après avoir laissé «place nette» derrière elles, des énergumènes démunis de tout sens de civisme ont recommencé a déverser leurs ordures partout où sont intervenues ces équipes. Ce qui heurte violement toute logique, est le fait de constater que ces tas d’ordures ont été ramenés soit par camions à bennes, soit par tracteurs agricoles. Pourquoi déverser ces saletés à proximité des maisons alors qu’une décharge publique surveillée est aménagée à moins de 3 km à proximité de la base de vie des chinois en bordures d’Assif N’Sahel ? Autre question : pourquoi les riverains proches de ces décharges sauvages laissent faire et ne réagissent pas, ne serait-ce que par dénoncer les auteurs de ce délit ? Un état de fait condamnable constaté à travers la plupart des agglomérations, villes et villages, d’où l’impuissance des APC quels que soient les moyens mobilisés à réduire ce phénomène de dépotoirs sauvages qui se développe de manière inquiétante ces dernières années. Il va de soi que quand le civisme fait défaut, il ne reste comme alternatives et ultime solution que le durcissement des lois qui puissent aboutir à un résultat en limitant les dégâts. Le cas du traitement de la catastrophe des accidents de circulation et les résultats obtenus depuis la mise en exécution des nouvelles lois, est assez édifiant en ce sens. En effet, l’on commence déjà à y enregistrer un net recule depuis l’application de cette nouvelle réglementation il y a moins d’une année. Il est grand temps que le législateur se penche sur le cas de ces dépotoirs sauvages.
Oulaid Soualah
