Restriction des libertés et recrudescence des actes terroristes

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Plusieurs évènements, les uns tragiques et d’autres aux relents d’une machination politico-judiciaire, auront marqué la population de Béjaïa en 2010. En date du 4 avril 2010, sept patriotes avaient été assassinés par un groupe terroriste au lieudit Lamtahar, équidistant des chefs-lieux communaux de Tinebdar et Tifra, plongeant du coup, les populations des communes situées sur le versant Est de la Soummam, dans un véritable climat de psychose. Parallèlement, une vaste opération antiterroriste a été enclenchée par les militaires pour éliminer les auteurs de cet horrible attentat ayant coûté la vie à sept pères de famille. Dans le sillage de cette opération antiterroriste, ce sont au moins six sbires de Droukdel, qui avaient été éliminés par les forces combinées de sécurité. Aussi, c’était en période hivernale de la même année, que le commandant du Secteur militaire de Béjaïa et un lieutenant-colonel du DRS qui avaient été assassinés au cours d’une opération antiterroriste dans la région d’Ath Abbas. L’année 2010 a été également, marquée par l’instruction et la traduction devant des tribunaux de jeunes gens dont le seul tort avait été soit “le non-respect de l’un des préceptes de l’Islam” ou bien d’avoir tagué sur les murs de la ville de Béjaïa des slogans autonomistes. Ainsi, au moins huit personnes ont comparu devant le Tribunal correctionnel d’Akbou, pour avoir seulement “cassé la croûte’’. Le juge a prononcé au final la relaxe au profit des accusés. Dans la foulée de l’instruction de cette affaire qui a, rappelons-le, défrayé la chronique, des mouvements de soutien populaires aux non-jeûneurs d’Ighzer Amokrane, s’étaient constitués. Une pression populaire ayant eu raison des thèses des islamo-fondamentalistes. Une autre affaire mettant en cause un militant du MAK aura également, marqué les esprits. Toujours en instruction, cette affaire a suscité l’indignation de larges pans de la société dans la wilaya de Béjaïa.

En clair, ces deux affaires témoignent on ne peut plus clairement, de la restriction du champ des libertés de culte et de conscience en Kabylie. Mais, encore plus grave, une montée en puissance des milieux extrémistes, qui prêchent sur tous les toits des notions d’intolérance. L’année 2010 a été aussi celle d’un kidnapping ayant mis en alerte tout Seddouk. Le petit Ahmed, âgé au moment des faits de cinq ans, a été enlevé à sa sortie de l’école par deux personnes. Tout Seddouk, voire toute la Kabylie, a retenu son souffle quatre jours durant avant que le petit Ahmed ne soit relâché par ses ravisseurs à quelques mètres seulement, du commissariat d’Akbou. Cela s’est produit la veille du match Algérie-Egypte. Les auteurs du rapt, 11 en tout, ont été jugés par le Tribunal criminel de Béjaïa en date du 9 décembre dernier. Le principal accusé T. M., a écopé de sept ans de prison ferme. Une autre affaire, celle du petit Younes Meziani, aura aussi retenu en haleine, toute la population de Béjaïa. Alors que la vie du petit ne tenait qu’à un fil, les autorités du pays ont signifié une fin de non-recevoir à la requête de ses parents en vue de son transfert à l’étranger pour être soigné. Le cri pathétique du grand-père de Younes est resté lettre morte auprès de la commission chargée des prises en charge des patients à l’étranger avant d’être contenté par des professeurs de l’hôpital parisien Necker. Voilà en gros les évènements qui ont marqué la population de Béjaïa en 2010.

D. S.

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