Aux yeux du président du Conseil national consultatif de la PME (CNC), Zaïm Bensaci, qui a animé une conférence de presse hier dans un grand hôtel d’Alger, l’accord d’association avec l’Union européenne, qui est entré dans sa phase opérationnelle le 1er septembre dernier, est « un coup de fouet » pour l’économie algérienne et le secteur des PME en particulier, mais aussi « une prise de conscience et un challenge » pour les entreprises algériennes. Il se dit aussi très confiant pour les acteurs de l’économie nationale, qui devraient profiter des retombées positives qui découleront de cet accord, qui permettra « aux véritables patrons de s’affirmer », mais ne manquera pas d’observer que cet accord « a effarouché plus d’un dans la sphère économique.” Il avouera néanmoins que les entreprises algériennes ne sont guère préparées à cette ouverture. Ce qui constitue selon lui « une tare », car « l’accord est là mais la mise à niveau de nos PME est absente », même si des efforts ont été déployés dans ce sens. « Tout ce qui a été entrepris reste insuffisant devant l’ardue tâche qui attend nos entreprises, qui devront faire face à une rude concurrence », observera le patron du CNC. Par ailleurs, en avançant le chiffre de 300 000 PME en exercice, M. Bensaci précisera que pour atteindre le taux de croissance de 7%, il faudrait créer pas moins d’un million d’entreprises. Le nombre de PME est jugé en deça des normes mondiales, et insignifiant en comparaison avec le tissu industriel de nos voisins, fort de millions de ces entités économiques. En sus, les PME algériennes ont été et sont toujours dans un état maladif. Plusieurs facteurs en sont la cause : l’indisponibilité du foncier industriel, les multiples lourdeurs bureaucratiques et autres blocages bancaires qui caractérisent toujours l’environnement des entreprises. Tout cela s’est érigé en véritable écueil pour la naissance et l’épanouissement de nos entreprises. L’Etat s’est attelé à prendre un certain nombre de mesures allant dans le sens de l’encouragement de la création et du développement des PME. Mais la plupart du temps, ces mesures sont restées lettre morte, invisibles sur la plan pratique. Ce qui explique amplement la situation actuelle de nos entreprises, livrées pour la plupart à elles-mêmes. Des instruments ont été créés : Fonds de garantie des crédits à la PME (FGAR), quelques accords de coopération en faveur du développement des PME ont été signés avec des boîtes étrangères. Et bientôt, a annoncé le président du CNC, la Caisse de garantie des crédits entrera dans sa phase opérationnelle. Cet organisme, soulignera l’orateur, pourra, avec son budget estimé à 37 millions de dinars,créer 20 000 PME. Ce qui aura un effet positif certain sur le taux de chômage avec une absorption estimée entre 10 000 et 20 000 chômeurs. Il sera également procédé prochainement à la création d’une agence de développement qui aura pour objectif, précise-t-on, de doter le secteur d’outils à même de permettre de mener à bien la politique gouvernementale en matière de PME. « Cette agence va booster la création d’entreprises », soulignera le conférencier.
Elias Ben