« Un immense retard de développement »

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Annoncé vers 14 h de l’après-midi, c’est, finalement, aux environs de 17 h que le wali de Béjaia M. Hamou Ahmed Touhami, après avoir visité la daïra de Seddouk, est arrivé à Oued Ghir, une municipalité sise à la périphérie de la ville de Béjaia, pour continuer ses visites à travers les communes de la wilaya.

Des visites qui sont inscrites, selon le premier magistrat de la wilaya, dans le cadre de la prise de contact avec les élus locaux et la société civile.

L’hôte de « La Réunion », comme elle s’appelait, autrefois, la commune d’Oued Ghir, a entamé sa visite en inspectant le projet de la crèche municipale érigée au chef-lieu, sur une superficie de 500,30 m2. Ce projet, qui accuse un retard dans la réalisation, a été lancé dans le cadre du Fonds commun des collectivités locales (FCCL).

Les 11 millions DA qui lui ont été consacrés initialement, à la fois, pour l’étude, sa réalisation et son équipement, se sont avérés amplement insuffisants. La première cause de ce retard, évoquée par les services de l’APC au wali, est d’ordre technique. Le terrain choisi était un remblai, a-t-on justifié. De son côté le maire d’Oued Ghir, Mohedeb Nacer, a soulevé le problème du manque d’argent permettant de parachever ce projet. Une demande de rallonge budgétaire a été adressée, pour l’occasion, au wali. Selon Zahir Cheikh, le vice-président de ladite commune, il faut au moins 900 millions pour terminer cette crèche.

Par la suite, M. Ahmed Touhami, accompagné d’une forte délégation, composée de directeurs et membres de l’exécutif de wilaya s’est dirigé vers le nouveau siège de l’APC en voie de réalisation où il a reçu quelques explications concernant ce projet auquel on a alloué une envellope financière avoisinant les 5 milliards. La première tranche octroyée et qui s’élève à 1 milliard a été déjà consommée. Les élus locaux attendent l’octroi d’autres tranches pour mener à terme ce projet qui est considéré de l’avis du wali de Bejaia, comme étant « une nécessité ».

En marge de cette visite, le wali a animé une rencontre avec la société civile et le mouvement associatif activant au sein de cette commune, aux environs de 18 h, à la salle des conférences du CLS d’Oued Ghir, et cela en présence des élus locaux.

Parmi les problèmes épineux soulevés par les intervenants, l’on cite celui de la pénurie de l’eau et de sa « mauvaise qualité », selon les dires d’un citoyen, qui a même osé présenter au wali une bouteille remplie de l’eau desservie à Oued Ghir par l’ADE. Prenant la parole, l’un des responsables du secteur concerné a reconnu « le taux très élevé en fer » que représente cette eau puisée des forages, tout en soulignant sa potabilité. Le wali a rassuré l’assistance en déclarant que l’Etat ne permettra jamais la distribution d’une eau impropre à la consommation, citant au passage l’arsenal scientifique de contrôle de qualité qui veille à la potabilité de l’eau distribuée à la population. Ce qui est à signaler, par ailleurs, est que « le réseau de distribution d’Oued Ghir, en majorité en galvanisé souffre de vétusté de sous-dimensionnement et de colmatage chronique », selon un rapport de l’ADE établi l’année dernière. Aussi, et profitant de l’occasion, des citoyens ont rappelé au wali la promesse non tenue de la connexion au réseau de Tichy Hah. A cela s’ajoute le problème du manque de transport dont souffrent, cruellement, les citoyens des localités allant de Mellala à Ibachiren. Ces habitants réclament l’ouverture d’une ligne Mellala-Bgayet pour en finir avec cette crise. En outre, l’on a évoqué le déficit existant dans le raccordement en électricité qui concerne quelques 70 habitations au village Laâzib. En plus du raccordement en gaz de ville des autres localités de la commune, le logement, l’aménagement des routes, la régularisation du foncier et le problème du cadastre sont autant de problèmes soulevés par le mouvement associatif et auxquels ils attendent des issues favorables de la part du wali. Ce dernier dira en guise de réponse pour rassurer la société civile « qu’il n’y a pas de problèmes qui n’ont pas de solutions. Nous sommes interpellés pour trouver des solutions qu’il faut (aux problèmes posés) ». Concernant la régularisation du foncier, le wali répondra, «Je prends l’engagement en tant que wali d’ouvrir les dossiers de la régularisation », avant d’interpeller sur le champ, la directrice de l’Agence foncière présente dans la salle, « Il faut procéder à la régularisation et l’application de la loi 08 liée au foncier », lui avait-il lancé. Enfin, Ahmed Touhami a dressé un tableau peu reluisant quant au rythme du développement enregistré dans la wilaya de Bejaia, un constat des visites qu’il a effectuées, « il y a un retard dans la réalisation des projets, c’est douloureux, nous n’avons pas tellement travaillé », a-t-il déploré. « Nous avons (aussi) un retard dans le désenclavement et l’aménagement des CW », avant de promettre, « nous œuvrons afin qu’il y ait un programme spécial pour cette wilaya ». Installé il y a à peine trois mois, le wali de Bejaia a sillonné déjà 48 communes. Il lui en reste quatre, celles de la daïra d’Adekar et la commune de Bejaia, pour boucler son long périple.

Boualem Slimani

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