Un décor peu reluisant vous agressera en entrant au chef lieu communal de Maatkas, des fuites d’eau interminable, et ce, devant même le siège de l’antenne de l’ADE. Du coup la boue et les flaques d’eau ternissent davantage l’image de la ville. Certes, les concernés ont, à plusieurs reprises, essayé de colmater cette rupture, mais elle revient au galop le lendemain. Une ville, d’ailleurs, qui ne porte malheureusement que le nom. La chaussée est détériorée, les trottoirs défoncés, les ouvrages pour l’évacuation des eaux pluviales et ceux de l’ADE (fuites) étant insuffisants pour engloutir toutes ces eaux que les citoyens payent quand même. Car les factures se font à base des quantités pompées par les stations. Les forfaitaires en connaissent quelque chose. Signalons qu’à travers tout le territoire de la daïra de Maatkas (Souk El Tenine y comprise), les fuites du réseau AEP sont nombreuses. Au carrefour de Bouhamdoun, au chef lieu communal de Souk El Tenine et à Tighilt Mahmoud, pour ne citer que ces lieux, on enregistre plusieurs défections. D’énormes quantités de cette denrée rare et précieuse se perdent dans la nature. Paradoxalement certains citoyens se plaignent à longueur de journée du manque d’eau en hiver. Le cas le plus frappant est sans doute celui de ce propriétaire d’une huilerie qui ne sait plus à quel saint se vouer. Tous ses voisins sont raccordés au nouveau réseau en PHD, contrairement à lui, qui ne voit l’eau que dans les caniveaux du fait des récurrentes fuites. «J’ai frappé à toutes les portes pour bénéficier d’un branchement au nouveau réseau, en vain. On m’envoie d’un service à un autre comme une singulière balle. Je suis l’un des rares abonnés qui achète encore de l’eau pour faire tourner mon huilerie. C’est de la distinction et du mépris. L’eau se perd à grande échelle dans toute la région et je suis contraint de l’acheter par citerne à partir de Mechtras, une localité distante de huit kilomètres. Je ne viens pas d’une autre planète, je suis de nationalité Algérienne et de surcroît fils de chahid. Je lance un cri de détresse au plus hauts responsables du secteur de l’hydraulique, au niveau de notre wilaya, pour réparer cette injustice dont je suis victime ». Clamera ce propriétaire. Il est donc urgent de réparer cette injustice et de procéder à la prise en charge de ces multiples pertes d’eau potable qui est et demeure toujours une denrée rare, précieuse et vitale. N’oublions pas qu’il y a seulement quelques mois, les citoyens descendaient dans la rue pour réclamer un peu d’eau. Maintenant que les choses se sont nettement améliorées, nul n’a le droit de la gaspiller, surtout pas les employés et les responsables du secteur de Mr Sellal.
Hocine T.